Si c'est bien la NASA qui assurait le lancement de la fusée Antares mardi soir, la fusée en question, tout comme la capsule Cygnus embarquant plus de 2 tonnes de fret, étaient fabriquées par la société spatiale privée Orbital Sciences... mais pas que.

explosion fusée Antares NASA  Suite à l'explosion de la fusée et de l'ensemble de son chargement quelques secondes seulement après son décollage, une enquête pointe du doigt les moteurs du premier étage.

Des moteurs qui ne sont, contrairement à ce que l'on pourrait penser, pas du tout de fabrication américaine, ni même en provenance d'Orbital Science. Par souci économique, la société spatiale privée a opté pour des réacteurs soviétiques des années 1960.

Antares  Les moteurs de la fusée Antares sont ainsi des modèles AJ-26 issus d'anciens NK-33 soviétiques fabriqués et assemblés dans les années 1960 et début des années 1970. Ils étaient destinés à propulser des lanceurs lourds N-1 alors que l'URSS était lancée dans un bras de fer avec les USA concernant la course à la lune. Suite à l'échec de plusieurs tirs expérimentaux, le projet avait été abandonné, et les lanceurs stockés en attendant des jours meilleurs.

Dans les années 1990, les USA rachètent une partie des stocks de l'ex URSS, notamment pour en équiper la fusée Atlas 5, finalement les moteurs seront une nouvelle fois abandonnés avant d'être récupérés 20 ans plus tard par Orbital Science et la NASA pour développer la fusée Antares.

Elon Musk, patron de SpaceX, l'autre société ayant des contrats avec la NASA, avait déjà souligné la problématique par le passé : " Ils ont un contrat d'approvisionnement avec la Station spatiale internationale et leurs fusées, honnêtement, sonnent comme la chute d'une blague. Ils utilisent des fusées soviétiques des années 1960." A contrario, Space X développe ses propres lanceurs, mais sa collaboration avec la NASA s'exprime pour l'instant uniquement au niveau des capsules de fret.

Le Washington Post rappelle ainsi qu'en mai dernier, une enquête interne avait été menée suite à l'explosion d'un moteur AJ-26 pendant un test au sol au Stennis Space Center de la NASA.

Frank L Culbertson J, vice président d'Orbital Sciences se défend de toute accusation : " Quand vous regardez dans le reste du monde, il n'y a pas tellement d'autres options en matière de matériel d'une telle puissance ".

La Russie, au travers d'Alexeï Krassnov, chef du programme des vols habités de la Roskosmos a indiqué être prêt à apporter son aide à la NASA si l'ISS nécessitait un ravitaillement en urgence. Un comble quand ont sait justement que la NASA fait appel aux sociétés spatiales privées pour économiser sur les lancements et se détacher de la dépendance Russe vis-à-vis de l'accès à l'espace.