Fin février, le gouvernement a adopté sa feuille de route numérique et un plan d'investissement pour le déploiement du Très haut débit. Ce plan à 20 milliards d'euros repose sur des déploiements des opérateurs privés et une complémentarité avec des collectivités.

L'objectif est un accès au Très haut débit sur l'ensemble du territoire national d'ici 2022 et la moitié de la population couverte dès 2017. Pour l'accès fixe, le Très haut débit doit offrir un débit descendant supérieur à 50 Mbps et un débit montant supérieur à 5 Mbps.

L'accent est mis du côté du déploiement de la fibre optique jusqu'à l'abonné, même si pendant un certain temps la ministre déléguée en charge de l'Économie numérique a évoqué un mix technologique. De quoi laisser penser au VDSL2 sur le réseau cuivre.

L'ARCEP - autorité des télécoms - vient de donner son feu vert pour la mise en place du VDSL2 sur une partie des lignes cuivre de l'opérateur historique et ainsi une ouverture commerciale à partir de l'automne 2013.

À quelques mètres du DSLAM, les débits théoriques du VDSL2 sont de 100 Mbps (descendant). Selon le comité d'experts de l'ARCEP, seuls " certains logements ou locaux professionnels situés à moins de 1 km pourront bénéficier d'un gain en débit avec le VDSL2 ".

Ces logements représentent " environ 16 % des lignes (environ 5 millions), et sont concentrés dans les zones qui ne bénéficieront pas de déploiements FTTH à court terme ". Compte tenu de plusieurs contraintes physiques et techniques, le débit réel maximum devrait être de l'ordre de 50 Mbps pour les lignes les plus courtes.

Arcep-VDSL2-lignes-concernees  

Le VDSL2 nuisible au déploiement du FTTH ?
Alors que les box de dernière génération des FAI sont compatibles avec le VDSL2, l'Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel se montre inquiète de l'avis de l'ARCEP.

fibre-optique L'AVICCA pointe du doigt un manque de cohérence : " Il serait aberrant de doublonner les investissements dans les zones qui vont passer à la fibre jusqu'à l'abonné. À court terme, cela diminue l'appétence à basculer sur le nouveau réseau. À moyen terme, les performances du FTTH étant nettement meilleures, cela dévalorise les équipements spécifiques au VDSL. "

Pour l'association, le VDSL2 pourrait se justifier pour " les zones qui ne doivent pas passer au FTTH dans les prochaines années ", mais risque aussi " d'accentuer des inégalités ". Une " amélioration du débit des lignes courtes, sans effet pour ceux qui ne peuvent pas accéder aux services usuels aujourd'hui, et peut-être même en leur créant des perturbations ".

L'AVICCA demande une " cohérence d'ensemble pour privilégier les investissements dans les technologies les plus pérennes " et éviter une " concurrence destructrice entre la boucle locale historique et celle de l'avenir ".