Un paradis mortel

Très tendance en ce moment dans divers médias, les zombies sont largement mis à l'honneur. Le studio de développement Techland a profité de cet engouement pour sortir Dead Island en 2011, un FPS teinté de survival horror. Dans l'absolu, le titre demeure plutôt bon, bien qu'il comporte un certain nombre de défauts, techniques pour la plupart. Toutefois, le soft demeure une excellente expérience en coopération, d'autant plus qu'il est possible d'y jouer jusqu'à quatre. En solo, par contre, la progression peut se révéler bien plus fade et répétitive.

Les fans de la première heure n'ont pas dû attendre très longtemps pour profiter d'une suite, baptisée Dead Island Riptide. Ce nouvel épisode reprend la trame scénaristique laissée en suspens à la fin de la première aventure. Après s'être échappés de l'île de Banoï en hélicoptère, nos survivants s'avèrent contraint de se poser sur un bateau en raison d'une panne de carburant. Ce pitch facile permet d'introduire l'histoire en présentant d'autres rescapés dont un nouvel immunisé contre les morsures de zombies : John Morgan. Ce dernier se présente comme l'unique nouveau personnage à contrôler en sus des héros du premier volet. C'est peu, surtout pour ceux et celles qui ont passé de nombreuses heures sur le précédent épisode.

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Le premier chapitre du jeu se déroule sur le bateau, servant de prologue au jeu. Les choses vont évidemment mal tourner et notre petite équipe finira par s'échouer sur les bords d'une autre île paradisiaque : Palanai. L'épidémie de morts-vivants étant aussi développée sur ce territoire, « rebelote » pour une nouvelle phase de survie sous le soleil et les palmiers. Les environnements ne seront pas bien différents ni même plus vastes que dans le premier volet, mais disposeront de quelques subtilités supplémentaires : la possibilité d'utiliser des bateaux pour circuler sur les fleuves qui entrecoupent la première partie du jeu, ou encore davantage de zones fermées et sombres qui nécessitent l'usage plus fréquent de la lampe torche pour naviguer. Au fil des chapitres, il sera question de se déplacer dans deux grandes cartes, entrecoupées par de petites zones, ce qui se révèle moins pertinent que le premier volet qui disposerait de trois grands territoires à explorer.

Pour ceux qui disposent d'une sauvegarde du premier volet, sachez qu'il est possible d'importer ses personnages pour reprendre au niveau auquel vous étiez arrivés, l'inventaire en moins bien entendu. Toutefois, l'arbre de compétences se veut conservé, vous permettant éventuellement de poursuivre son remplissage jusqu'au niveau 70. Tout ceci laisse à penser que cette suite a d'ores et déjà un arrière-goût d'extension au premier volet. Cette impression va par ailleurs se confirmer par la suite, comme nous allons vous le préciser dans les paragraphes suivants.

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Guide de survie en milieu hostile

Comme son prédécesseur, Dead Island Riptide se joue à la manière d'un FPS, bien que la grande majorité des armes seront destinées au corps-à-corps. En effet, il faudra trouver des armes de fortunes à base de couteaux, battes et autres marteaux dans les différents environnements et coffres, quand bien même les PNJ qui vous conféreront des quêtes et/ou qui vendent du matériel seront à même de vous remettre quelques équipements intéressants. La dimension d'artisanat est toujours présente, puisque vos armes se détériorent continuellement au fil de l'usage. Aussi, il faudra passer par des établis disséminés un peu partout sur l'île pour renforcer vos équipements, contre de l'argent récolté au fil du jeu. Les mods d'arme font également leur retour, permettant de bricoler couteaux et autres gourdins avec des objets récoltés un peu partout ( écrous, clous, fils, etc ) pour conférer des effets supplémentaires (feu, électricité, poison, hémorragie). Les fans de la première heure ne seront guère surpris par les armes et mods de cette suite, puisqu'ils sont majoritairement les mêmes.

La principale nouveauté du jeu se concentre dans des phases de tower defense. L'ensemble des survivants – immunisés ou non – devront progresser lentement au sein de l'île pour trouver un moyen de s'en sortir. La plupart du temps, vous partirez en éclaireur dans le cadre d'une quête principale, le temps d'atteindre une zone pouvant héberger toute la petite troupe. Le problème, c'est que le déplacement de tout ce monde attire les morts-vivants, nécessitant de sécuriser la zone. Pendant ces phases, il convient de poser des clôtures grillagées à des emplacement prédéfinis, à poser d'éventuelles mines et à utiliser des tourelles lorsque c'est possible. Et ce ne sera pas de trop, tant les vagues d'ennemis cherchent à assaillir le quartier général de fortune. Au contact des ennemis, les survivants se battront avec leurs armes, mais peuvent être mis en échec, nécessitant votre intervention pour les sauver.

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Par ailleurs, il est possible de renforcer votre défense en accomplissant des quêtes secondaires pour vos alliés : elles ne se résument finalement qu'à trouver des objets et autres matières nécessaires dans l'environnement, nécessitant parfois de bien fouiller les moindres recoins dans l'espoir de dégotter le loot désiré. D'une manière générale, les phases de tower defense sont surtout pénibles à jouer et nullement immersives : la protection ne se résume finalement qu'à taper dans le tas pendant quelques minutes : l'usage des clôtures au cours d'un assaut est inutile car la manipulation est trop lente à s'accomplir, surtout qu'il suffit qu'un zombie se pointe sur la zone de pose pour que l'action échoue.

D'une manière générale, les quêtes du jeu consistent à progresser et sécuriser des zones et faire d'incessants allers-retours pour trouver des objets à apporter à d'autres survivants. La tâche peut vite devenir très répétitive et fortement pénible, notamment lorsqu'il faut porter des choses (bidons, mitrailleuses, etc). Nous aurions apprécié des missions plus variées, afin d'éviter une certaine lassitude au fil du jeu. Comparativement au premier volet, le bestiaire s'est légèrement enrichi. En sus des contaminés, des infectés (plus rapides) et autres assassins, il est possible de trouver des zombies grenadiers ou encore d'autres monstruosités qui chargent à l'aide d'un bras sur-développé. Certaines zones infectées et closes permettent d'affronter des boss spéciaux, plus résistants mais qui laissent souvent derrière eux une belle somme d'argent et/ou une arme de qualité.

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Vraie fausse suite ?

Les amateurs du premier Dead Island le savent : le jeu s'apprécie surtout en coopération. C'est aussi le cas avec Dead Island Riptide. Plutôt ennuyeux en solo, c'est bien à plusieurs que l'intérêt prend place. Le titre est toujours jouable jusqu'à quatre de façon simultanée et le rendu se montre a priori plus stable que dans le précédent opus ( ou le jeu pouvait freezer de façon aléatoire ). Il est toujours possible de s'échanger des armes et objets, ce qui se révélera souvent utile pour maximiser ses chances de survivre face aux zombies.

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Sur le plan technique, cette suite se montre véritable fainéante. En effet, le moteur utilisé est strictu sensu le même que dans le précédent soft, comportant pour le coup les mêmes défauts : problèmes de textures, problèmes de collision ( notamment lors des sauts ! ) et autres bugs étranges qui font parfois disparaître les zombies dans les décors. Sur la version PS3 testée, le framerate s'est présenté nettement plus instable que par le passé et surtout quasi-omniprésent en environnement extérieur. Plutôt pénibles quant au confort de jeu, ces ralentissements réduisent considérablement l'intérêt et ce, même lorsqu'on joue en solo. Les modélisations ne sont pas toujours très fameuses, notamment certains visages réellement hideux. Les environnements se veulent en revanche plus travaillés, fins et disposant de meilleures animations.

Au final, Dead Island Riptide se présente comme un jeu qui se repose trop sur les acquis du premier épisode. Exploitant la tendance actuelle sur les zombies, cette suite réitère et conserve les défauts de jeunesse de la licence, ce qui prouve le manque d'investissement dans le projet. La partie graphique, pourtant largement critiquée par le passé, n'a pas profité de réels changements et le gameplay ne propose pas suffisamment de nouveautés pour justifier cette suite. Aussi, on pourrait bien qualifier ce Dead Island Riptide d'add-on, proposant une expérience quasi-similaire au premier volet, plaisant ainsi aux fans de la première heure mais en se détournant une nouvelle fois de ceux qui n'ont pas aimé cette approche un peu particulière. En somme, Dead Island Riptide est un titre à conseiller essentiellement aux accros de la série et aux amateurs de jeux en coopération basés sur la survie.

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+ Les plus

  • Exploration libre
  • Coopération jusqu'à quatre
  • Durée de vie convenable
  • Les mods d'armes

- Les moins

  • Plein de défauts techniques
  • Phases de tower defense ratées
  • Peu exaltant en solo
  • Globalement répétitif