Le téléphone portable est un formidable outil pour étudier l'espèce humaine. Les données directes et indirectes qu'il fournit sont une mine d'or pour les sociologues, autant au niveau individuel que collectif. Une nouvelle étude, publiée dans le journal Nature, a observé les déplacements de 100.000 individus par rapport aux signaux émis par leur téléphone vers les stations de base du réseau mobile, donnant une indication de leur position géographique.

Et si ces informations ont été collectées sur une période de six mois, les auteurs de l'étude ont observé qu'il suffisait de trois mois pour identifier un schéma récurrent de déplacement chez un individu. Ils ont également mis en évidence que la plupart des personnes ne quittent quasiment pas un cercle de 5 à 10 km autour de leur habitation et qu'ils ont tendance à revenir toujours sur les mêmes lieux.

Il apparaît donc que nous nous comportons globalement tous de la même façon et que nos déplacements, en apparence erratiques, suivent en fait des lois mathématiques permettant de prévoir en partie nos comportements.


Le mobile, outil sociologique par excellence
Ces règles mises en évidence pourraient intéresser de nombreux domaines touchant aux flux de personnes, comme l'établissement de modèles de propagation d'épidémies, la mise en place de scénarios en cas de catastrophe naturelle ou la prévision du trafic routier.

Le téléphone portable sert déjà à évaluer l'état du trafic et à identifier les points de congestion dans certaines villes. Il servira également prochainement à affiner les prévisions de durées et de choix d'itinéraire proposées par les PND grâce à une connexion au réseau cellulaire ( principe du système Trafic HD de TomTom, par exemple ).

L'intégration du GPS dans les mobiles va développer les applications de suivi des personnes, qu'il s'agisse d'enfants ou de communautés. L'ubiquité du téléphone portable donne aussi des idées en matière d'intégration de capteurs divers, pour évaluer la qualité de l'air ou, comme cela a été proposé aux Etats-Unis après le 11 septembre 2001, pour disposer d'un réseau de capteurs mobiles contre des substances dangereuses ou radioactives, sorte de protection antiterroriste à l'échelle du territoire entier.
Source : BBC News