La semaine dernière était présenté Internet.org, une association de grandes marques de la téléphonie et du secteur Web et High tech dont le but affiché est de permettre à l’ensemble du globe de profiter d’une connexion à Internet.

Internet org  Une initiative menée par Facebook qui a rapidement fait l’objet de critiques, les plus vives reprochant au réseau social de vouloir jouer les impérialistes sur les marchés émergents sous couvert d’une étiquette "humanitaire".

Mark Zuckerberg a tenu a répondre dans la presse auprès du site Wired :

Cette critique est un non-sens. Le milliard de personnes qui sont déjà sur Facebook disposent de beaucoup plus d’argent que les prochains 6 milliards combinés du reste du monde. Si nous voulions simplement faire de l’argent, la bonne stratégie serait de se concentrer uniquement sur les pays développés et les personnes déjà présentes sur Facebook en favorisant leur engagement plutôt que de chercher à avoir de nouveaux venus. Notre service est gratuit, et il n’y a pas de publicité de prévue pour les marchés d’un grand nombre des pays (visés par Internet.org). Donc, pendant très longtemps cela ne sera pas profitable pour nous. Mais je souhaite néanmoins faire cet investissement parce que je pense que c’est bon pour le monde.

Une position naïve en apparence, mais hypocrite sur le fond. Les marchés émergents sont les marchés affichant la plus forte progression pour Facebook et les chiffres rapportés sont loin d’être "insignifiants" comme Mark Zuckerberg essaie de le faire penser : l’année dernière, Facebook a généré plus de chiffre d’affaires dans l’ensemble des pays en développement que dans toute l’Europe.

Si la tendance se stabilise, Facebook pourrait finir par réaliser plus d’un tiers de son chiffre d’affaires annuel sur ces marchés présentés ici comme non rentables.

Quand bien même les profits ne seraient pas immédiatement au rendez-vous, l’objectif est d’agrandir l’influence de Facebook dans le monde. Un schéma déjà servi depuis 20 ans par un autre acteur actuellement majeur du web : Google.

D’ailleurs la terminologie ne ment pas, l’ensemble des discours parle bel et bien d’investissement, et non de financement à but non lucratif. En outre, le fait de participer à la connexion d’un tiers du globe pourrait offrir à Internet.org une situation de monopole sur les marchés émergents et entrainer un ensemble d’abus par la suite.

Autre chose à prendre en considération, l’usage que feront les pays de leur nouvelle connexion à Internet. Si en occident, Facebook est utilisé pour partager des photos avec ses amis et sa famille, certains pays utilisent les réseaux sociaux pour faire tomber les gouvernements et organiser des révolutions.

Source : Wired