De nouveau attaqué sur son nombre d'antennes et sa stratégie d'investissement dans son réseau mobile au regard de ses obligations de couverture, Free Mobile explique une nouvelle fois sa ligne directrice, par la voix de son directeur général Maxime Lombardini répondant aux questions du journal les Echos.

En réponse aux interrogations formulées par Bouygues Telecom sur sa capacité à atteindre une couverture de 75% de la population début 2015, ce dernier redit que les objectifs de couverture seront respectés...au contraire des trois autres opérateurs pour lesquels il a fallu réaménager les calendriers de couverture prévus.

Il met en avant qu'un nombre de 4500 antennes (il en possède 2500 actuellement, pour une couverture de 60% de la population) est suffisant pour couvrir 75% de la population sachant que la progression n'est pas linéaire ("c'est le dernier quart de la population qui nécessite le plus d'antennes") et que Free utilise en priorité la bande 3G 900 MHz offrant une meilleure portée que les fréquences 3G plus hautes.

Si cette couverture de 75% doit se faire avec le réseau propre de Free Mobile, il reste que l'accord d'itinérance avec Orange continue de fluidifier le trafic chez le quatrième opérateur. Maxime Lombardini ne donne pas de valeurs précises mais indique que la moitié de la data mobile passe déjà sur son réseau. Pour la voix, le fait qu'une grosse partie du trafic se fasse en 2G alors que Free est un opérateur 3G oblige à maintenir une itinérance conséquente.

Maxime Lombardini  Il fait valoir par ailleurs que le déploiement du réseau de Free Mobile n'est pas simple et que malgré l'obligation faite aux autres opérateurs de lui laisser une place sur les pylônes, la réalité de cette disponibilité est beaucoup plus complexe.

Et si la mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom a aidé à accélérer un peu les choses, l'entrée de Free Mobile au sein du projet qui pourrait être officialisé à la fin de la semaine n'est pas encore gagnée. Or, pour Maxime Lombardini, ce rapprochement entre ces deux acteurs, "c'est la fin de la concurrence par les infrastructures et une forme d'itinérance qui ne dit pas son nom", réaffirmant le risque de sortie du quatrième opérateur face à une situation trop désavantageuse.

Il souligne enfin que le propre accord d'itinérance de Free Mobile est valable jusqu'en 2018 et que, même s'il est coûteux, il reste nécessaire pour le quatrième opérateur.

Source : Les Echos