Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence reproche à son tour à l'ARCEP de ne pas avoir tenu compte de ses recommandations affairant au contrat d'itinérance 3G qui lie Orange à Free.

logo-autorite-concurrence  Lors de son arrivée sur le marché mobile, Free avait décroché un contrat d'itinérance avec Orange, ce qui lui permettait d'exploiter le réseau 2G / 3G de l'opérateur historique le temps de déployer ses propres infrastructures. Un accord accompagné d'un calendrier établissant une procédure de désengagement progressif de l'itinérance, visant à obliger Free Mobile à déployer ses propres antennes.

En mars 2013, l'Autorité de la concurrence avait déjà annoncé que l'accord d'itinérance dont il est question ne devait pas aller au-delà de son échéance prévue en 2018, mais aussi qu'il serait judicieux d'imposer une rupture du contrat dans certaines "plaques régionales" dès 2016.

" Nous sommes déçus que rien n'ait été fait depuis mars 2013. Nous n'avons vu aucune étude à la suite de cette proposition, aucune proposition concrète, aucune réunion menée par le régulateur pour mettre en place le calendrier et la méthodologie que nous avons suggérée. C'est un peu dommage" regrette ainsi Bruno Lasserre.

" Il faut que l'Arcep mette en demeure Free, sans attendre les échéances prévues par la licence pour vérifier qu'il est sur la bonne trajectoire d'investissement pour respecter ces échéances." En d'autres termes, pour l'Autorité de la Concurrence, les promesses de Free ne suffisent aujourd'hui pas à s'assurer des investissements engagés dans le développement de son réseau propre. En programmant l'extinction du service d'itinérance zone après zone, le régulateur pourrait s'assurer du bon fonctionnement du réseau propre de Free, mais aussi de sa capacité à entretenir et à maintenir une certaine qualité de service.

L'extinction progressive parait d'ailleurs tout à fait logique, même si elle n'est pas appliquée de façon automatique pour l'instant, ce qui révèle des annonces de la part de l'opérateur en dehors de la réalité. Ainsi, si l'opérateur indique être capable de couvrir une zone géographique en intégralité avec son propre réseau, pourquoi ne pas couper les vannes de l'itinérance sur le secteur ? Le cas de figure a été récemment mis en avant par l'Arcep qui a publié sa carte réelle de la couverture des réseaux SFR et Free, qui s'avèrent parfois éloignés de celle affichée par les opérateurs eux-mêmes.