Fin octobre, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait publié une étude comparant la réalité de la couverture 4G des opérateurs mobiles par rapport aux promesses de leurs publicités et des cartes de couverture, y trouvant des irrégularités pour certains.

Publiant l'intégralité de son enquête de terrain, elle passe désormais à la vitesse supérieure en annonçant avoir porté plainte contre Orange et SFR pour pratiques commerciales trompeuses. Elle évoque l"intense matraquage publicitaire autour des offres 4G" et dans le même temps "l'intolérable décalage entre la communication des professionnels et les réelles prestations vendues aux consommateurs."

L'association s'est notamment intéressée au cas particulier de la couverture 4G de Paris, objet d'une communication particulière et où les trois opérateurs engagés dans la 4G annoncent des couvertures quasi-totales de la capitale.

UFC couverture 4G Orange Paris
Mesures de la couverture 4G d'Orange sur Paris

Les quelque 60 000 mesures réalisées mettent en évidence une couverture de 79,3% pour Orange (avec un gros trou sur la zone sud-ouest) et de moins de 75% pour SFR, avec de " nombreuses poches vides", situation "qui laiss[e] craindre le pire sur l'accès réel de la 4G dans des territoires français moins visibles."

Comme l'avait déjà indiqué l'UFC-Que Choisir, seul Bouygues Telecom est fidèle à ses annonces pour Paris, avec 99,4% de couverture, notamment grâce à l'utilisation de la bande 1800 MHz. L'association fustige également le décalage entre les débits promis et ceux réellement observés.

UFC couverture 4G SFR Paris
Mesure de la couverture 4G de SFR sur Paris

Les débits de plus de 100 Mbps ne peuvent être obtenus qu'avec des antennes 2600 MHz, qui ne sont déployées que dans les zones urbaines denses, tandis que le reste est couvert en 800 MHz, ne fournissant "qu'entre le tiers et la moitié des débits pourtant promis à tous les consommateurs".

Autant dire que le très haut débit en 4G restera réservé aux coeurs de centre-ville, ce que les opérateurs mobiles se gardent de préciser. D'ailleurs, l'UFC-Que Choisir est sourcilleuse sur ce terme de "très haut débit mobile" dans lequel sont trop facilement mélangés 4G et 3G+ Dual Carrier (DC-HSPA) pour gonfler les chiffres de couverture.

Or, au sens de l'Arcep, seule la 4G peut recevoir la qualification de "très haut débit mobile". Les plaintes contre Orange et SFR portent donc sur le décalage entre couverture 4G de Paris et la réalité et sur le mélange entre 4G et DC-HSPA sous la dénomination Très haut débit mobile", avec en plus contre Orange le problème d'une publicité comparative qui fait croire que les débits maximum théoriques de 150 Mbps sont accessibles sur l'ensemble de la zone de couverture 4G de l'opérateur.

L'UFC-Que Choisir appelle également l'ARCEP, régulateur télécom français, à prendre des mesures pour limiter les abus, à commencer par un observatoire de la 4G pour le suivi des déploiements 4G et de vérifier les affirmations des opérateurs, au-delà de l'enquête annuelle qu'elle réalise.

Elle demande à ce que les opérateurs soient contraints de faire figurer dans leurs cartes les débits maximum théoriques en fonction de la fréquence mobiles des antennes déployées.