L'association UFC-Que Choisir a mené sa propre enquête annuelle sur la qualité du service 3G chez les opérateurs mobiles, qui "reste la norme pour la quasi-totalité des consommateurs malgré la débauche publicitaire des opérateurs sur la 4G".

Elle a notamment observé que si les pics de débits (plus de 2 Mbps) augmentent, la moyenne des sessions en débit faible (0 à 500 Kbps) a singulièrement augmenté par rapport l'étude menée en janvier, conduisant à une dégradation de la qualité de connexion.

Pas très importante chez SFR, elle l'est déjà plus chez Orange. Quant à Bouygues Telecom, l'association note que ce dernier ne propose plus la H+ (DC-HSPA en 42 Mbps) et reste sur de la 3G+, tandis que son plus gros forfait 3G ne propose que 500 Mo de fair use, loin des propositions concurrentes et donc peu attractif.

UFC-Que Choisir voit dans cette dégradation nette de la qualité des services 3G une volonté d'affaiblir les réseaux 3G pour forcer la migration des utilisateurs vers les nouveaux réseaux 4G, objets de tous les enjeux du moment :

" Cette situation apparaît comme une manoeuvre visant à dégrader les conditions d'utilisation de la 3G pour valoriser artificiellement la 4G. Faisant de la 4G un enjeu stratégique, il est à craindre que les opérateurs généralisent la pratique, ainsi qu'une baisse des investissements sur les réseaux 3G".

L'association a donc décider de saisir le régulateur télécom, l'Arcep, pour fixer des exigences de qualité minimale pour la 3G " et de lier ces exigences à la capacité des opérateurs à exploiter les fréquences 4G", afin d'éviter un risque de découplage des investissements entre les deux générations.

  

Elle appelle également les consommateurs à alimenter par leurs données l'Observatoire de la couverture de l'Internet mobile du territoire via le téléchargement d'une application Android Info Réseau disponible sur le portail Google Play.

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Avec la réactualisation de son étude sur la qualité de la 3G, UFC-Que Choisir tape de nouveau joyeusement sur Free Mobile. Si la qualité se dégrade plus ou moins chez les trois opérateurs, ce n'est rien en comparaison de la chute de qualité attribuée à Free Mobile, avec un taux de non qualité en forte hausse par rapport à la précédente étude.

UFC qualité 3G

Elle note que Free Mobile est pourtant un opérateur pur 3G qui n'a qu'un accès temporaire au réseau d'Orange via son accord d'itinérance (jusqu'en 2016 en principe) et se pose des questions sur la "freeture" chez le quatrième opérateur : " notre résultat interroge donc sur les investissements réellements consentis par l'opérateur pour le déploiement de sa 3G, à l'heure même où il s'emploie à préparer l'arrivée de ses offres 4G."

Or l'investissement dans son réseau mobile est justement un point surveillé par le ministère de l'Industrie et par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif en particulier, qui ne veut pas voir Free Mobile jouer le rôle du "passager clandestin" en profitant de son accord d'itinérance pour investir a minima dans son déploiement 3G et 4G.