À défaut de véritablement dire que cette année aura été celle des vêtements connectés, on peut aisément asseoir l'idée que 2014 aura été placée sous le signe de l'hyper connectivité des individus avec toujours plus d'éléments.

soutien gorge Microsoft Le smartphone est devenu l'élément central, la station de contrôle depuis lequel l'utilisateur tente de piloter un maximum d'objets, mais demain, ce sont les vêtements qui vont donner des informations au smartphone qui interpellera alors à son tour l'utilisateur en l'attirant sur certains besoins et en le conseillant dans ses actions.

Finalement, cette année, ce sont les montres intelligentes qui auront volé la vedette aux fringues et autres accessoires de mode qui misaient sur un aspect connecté et des fonctionnalités 2.0 pour séduire le public.

Pourtant, les initiatives sont nombreuses, mais ce n'est que reculer pour mieux sauter. Car si les utilisateurs acceptent désormais de voir leurs montres et bracelets communiquer avec leur smartphone et même directement parfois avec les réseaux sociaux, les industriels y voient une ouverture pour tenter de positionner de nouveaux produits.

Archos Music Beany Pourquoi ainsi ne pas associer une veste ou un bonnet connecté à son smartphone, en plus ou à la place d'une montre ? Après tout, les vêtements à la mode permettent de se différencier bien plus que les quelques modèles de montres disponibles sur le marché.

Il y a quelques années, l'industrie textile faisait une incursion timide dans le secteur du High Tech en profitant de la démocratisation des smartphones et des interfaces tactiles pour proposer des gants et mitaines compatibles avec les nouveaux usages. Désormais, les vêtements intelligents veulent en proposer davantage et dépasser leur utilité première pour parfaire l'équipement technologique de l'utilisateur.

2014 aura ainsi vu la naissance de quelques projets intéressants, dont des hybrides comme le Music Beany d'Archos. Il s'agit d'un bonnet équipé de hauts parleurs, batterie et module sans-fil permettant d'écouter sa musique en Bluetooth.

Healthbook vignette Gémo a également pris l'initiative de proposer des manteaux pour enfants équipés d'une balise GPS permettant aux parents de suivre leur progéniture à la trace. Microsoft de son côté a présenté un soutien-gorge intelligent bardé de capteurs qui permettent de proposer un suivi santé de la porteuse.

Et c'est là le point d'entrée des vêtements connectés sur le marché : les fonctionnalités liées à l'activité sportive, et la santé.

Les premiers concernés par ces vêtements nouvelle génération restent les sportifs, ou plus globalement, les utilisateurs souhaitant disposer d'un équipement leur permettant d'obtenir des informations sur leur condition physique. Le tout est désormais associé à des applications qui transforment les smartphones en véritables coachs accessibles à tout moment pour conseiller et orienter l'utilisateur, allant même jusqu'à déborder sur des conseils nutritionnels.

La miniaturisation des capteurs, batteries et modules de communication sans fil permettent désormais d'intégrer des gyroscopes, capteurs d'humidité, de pouls, accéléromètres et autres directement dans la doublure des vêtements.

Les domaines d'application sont énormes, et amènent même parfois à la création de dispositifs étonnants, comme des couches qui envoient des tweets lorsqu'elles nécessitent d'être changées. Plus sérieux, on a également découvert une combinaison de ski équipée d'un capteur déclenchant une alerte sonore associée à une notification GPS en cas de perte trop importante de chaleur du porteur.

Et sur le secteur, la French Tech n'a pas à rougir des marques américaines. Le récent salon Wearable Tech a prouvé que la France, mais aussi l'Europe pouvait devenir le moteur de cette transition vers les vêtements intelligents.

La société Cityzen Sciences a ainsi étonné avec son Tee-shirt connecté. Équipé d'électrodes placées sous les pectoraux, il permet de suivre les battements du coeur du porteur tandis que des modules GPS situés dans le dos permettent de proposer un suivi en temps réel, une estimation des distances parcourues et des calories brûlées. Le tout communique en Bluetooth et est lavable en machine sans aucune précaution particulière.

Mais on a également pu observer d'autres projets plus originaux, comme des semelles chauffantes dont il est possible de faire varier la température depuis son smartphone tandis que des capteurs offrent une fonction podomètre.

Reste que pour véritablement séduire les utilisateurs, les vêtements devront répondre à deux critères allant bien en dehors de leurs objectifs initiaux.

D'un côté, le traitement, la collecte et le partage des données qui devra rassurer, notamment lorsqu'il est question d'informations relatives à la santé de l'utilisateur ou de sa géolocalisation.

D'autre part, il faudra également se montrer souple avec les diverses plateformes mobiles du moment, notamment parce que le fonctionnement de ces vêtements intelligents ne prend son sens que lorsqu'ils sont connectés à une station permettant de traiter et d'interpréter les données collectées.

Alors, peut-on déjà s'avancer et dire que 2015 sera enfin l'année des vêtements connectés ? À défaut d'en être assuré, le coup d'envoi aura été donné cette année, et le succès de ces nouveaux dispositifs devrait aller croissant, avec pour secteur porteur celui de la santé et des coachs personnels, sur lesquels misent également déjà beaucoup les développeurs de systèmes mobiles.