Après l'euphorie d'un atterrissage annoncé comme réussi pour Philae, le petit module embarqué au bord de la sonde Rosetta qui visait à se poser sur la comète 67 P Tchourioumov-Guérassimenko, les scientifiques ont changé leur version des faits.

Rosetta comète 2  Quelques heures après l'atterrissage supposé et la bonne nouvelle partagée, on apprenait ainsi que tout ne s'était pas passé comme prévu pour Philae et qu'il avait effectué plusieurs rebonds avant de se poser sur la comète. En outre, ses harpons n'auraient pas fonctionné comme prévu.

Malgré tout, l'ESA était alors lancée dans une véritable course visant à réaliser le maximum d'analyses pendant les 60 heures d'autonomie permises par le robot. Au terme de ce délai, on apprenait que Philae avait réussi à réaliser un forage de justesse, avant de se voir placée en veille en attendant une exposition plus favorable de ses panneaux solaires d'ici plusieurs mois alors que la comète se rapprochera du soleil.

Aujourd'hui, l'euphorie laisse place à la déception : finalement, le robot européen n'aurait pas réussi à réaliser son forage et a prélever les échantillons nécessaires à une analyse de la composition de la comète.

Rosetta  Le CNES indique ainsi " Le robot Philae a malheureusement foré dans le vide, et il va falloir attendre le printemps pour qu'il puisse recharger ses batteries et compléter sa mission arrêtée le 15 novembre." " Le responsable de l'expérience COSAC ( chargé d'analyser les échantillons du noyau cométaire) nous a dit n'avoir à deux reprises enregistré aucun signal et une troisième fois seulement un signal indiquant que le processus progressait... donc c'est presque sûr"( qu'aucun prélèvement n'a été réalisé). "Une possibilité serait qu'un grain du sol soit tombé dans le four à pyrolyse qui aurait pu être analysé par COSAC, mais un grain c'est très peu."

Néanmoins, si Philae ne nous apporte pas de nouvelles informations sur la comète, Rosetta nous en partage davantage sur la nature de l'eau de cette dernière.

Selon les mesures faites par la sonde en orbite, l'eau de la comète serait différente de celle que l'on peut trouver sur Terre. Ce qui laisse entendre que l'eau de notre planète proviendrait des astéroïdes, et non des comètes.

Le spectromètre de Rosetta a ainsi permis de déterminer que la signature atomique des molécules d'eau captées autour de la comète est très différente de celle se trouvant sur Terre : " Le ratio de deutérium par rapport à l'hydrogène est probablement le plus élevé de tous les corps du système solaire", il représenterait trois fois celui de l'eau sur Terre.

Ce ratio très élevé "signifie que la comète Tchourioumov s'est formée à très basse température, probablement au tout début du système solaire" soit, il y a 4,6 milliards d'années. Le ratio deutérium/hydrogène trouvé dans l'eau des astéroïdes se veut plus proche de celui de l'eau présente sur Terre.