Le groupe Bouygues a frappé fort en fin de semaine dernière en relevant significativement sa proposition de rachat de l'opérateur SFR pour tenter de détourner le groupe Vivendi des négociations menées avec Numericable et Altice.

logo-bouygues-telecom  La nouvelle offre s'est concentrée sur deux éléments sensibles : la proposition en numéraire passée à plus de 13 milliards d'euros et la réduction de la participation de Vivendi dans la future entité, afin d'essayer de casser la dynamique des négociations exclusives.

Ces dernières engagent en principe Vivendi et Numericable / Altice jusqu'au 4 avril, date à partir de laquelle le conseil de surveillance doit se réunir de nouveau et décider d'une conduite à tenir. Pour le groupe Bouygues, c'est un signe selon lequel l'exclusivité n'est pas ferme et peut être contrée, ce qui peut se faire en allant jusqu'à menacer d'aller devant les tribunaux si sa proposition est négligée.

Numericable logo  Malgré la pression, le Wall Street Journal suggère qu'Altice, l'actionnaire de Numericable, n'est pas décidé à relever de nouveau son offre. Le fonds d'investissement espère toujours obtenir un accord ferme avant la fin de la période d'exclusivité, même si la dernière action du groupe Bouygues a encore semé le trouble, interrompant le cours des discussions, le temps d'y voir plus clair.

Avec l'offre à 13,15 milliards d'euros de Bouygues, un accord ferme a cependant peu de chances de voir le jour avant le 4 avril. De ce point de vue, le groupe Bouygues a peut-être atteint une partie de son objectif. Altice / Numericable peut toujours espérer que malgré la hausse en numéraire de l'offre concurrente, les incertitudes de régulation et les délais de bouclage du dossier de Bouygues, qui n'arriveront sans doute pas avant mi-2015, restent des freins importants aux yeux de Vivendi.

Mais pour affermir cette supposition, les analystes verraient bien qu'Altice finisse par ajouter encore du numéraire à son offre pour revenir sur Bouygues.