Le sénateur All Franken a récemment relancé le débat de plus belle concernant la nécessité d'une législation permettant d'encadrer l'usage de dispositifs comme les Google Glass. Dans une lettre ouverte aux créateurs de NameTag, une application permettant de faire correspondre les visages de personnes avec les photos issues de réseaux sociaux et autres ressources en ligne, le sénateur précise que " contrairement aux autres systèmes biométriques comme les scanners d'iris ou d'empreintes digitales, la reconnaissance faciale est conçue pour être effectuée à distance" " Les individus ne peuvent pas se prémunir de ce type d'identification pouvant être réalisées à partir de caméras susceptibles de se trouver partout, qu'il s'agisse d'une caméra fixée sur un lampadaire au bout d'une rue, attachée à un véhicule aérien, et maintenant dans les lunettes d'un étranger."

  nametag  Actuellement, l'application n'est pas bannie des Google Glass, bien que Google ait annoncé ne pas autoriser d'applications de reconnaissance faciale tant que des lois n'auront pas été prononcées pour encadrer ce type de fonctionnalité. L'application, disponible en bêta affiche pourtant des objectifs clairs : " NameTag peut repérer un visage avec la caméra de Google Glass, l'envoyer sans fil vers un serveur, le comparer à des millions de fichiers en quelques secondes et renvoyer une correspondance complète avec un nom, des photos additionnelles et les profils de réseaux sociaux associés."

Pour l'instant, l'application ne fonctionnerait qu'avec les réseaux sociaux, dans ce sens, elle partage donc le fonctionnement du module de Facebook qui permet à chacun de "taguer" une connaissance pour l'identifier sur un cliché.

nametag 1  Ce qui est plus dérangeant, c'est que la société à l'origine de l'application indique qu'elle sera prochainement capable de chercher des identités au travers des sites de rencontre, mais aussi des bases de données de criminels et des bases de registre des agresseurs sexuels.

Pour le créateur de l'application, Alan Tussy, NameTag servira surtout à faciliter le développement de relations sur le plan réel et virtuel au travers des réseaux sociaux. Pour lui, disposer d'informations complémentaires sur une personne simplement en la regardant au travers de ses Google Glass permettra de décider d'engager une discussion ou d'éviter simplement de perdre son temps avec des personnes ne partageant pas les mêmes centres d'intérêt.

Concernant le sénateur All Franken, il avait déjà contacté Apple pour exprimer quelques craintes concernant l'utilisation du lecteur d'empreintes dans son iPhone 5s. L'administration américaine serait déjà sur le point de proposer quelques projets d'encadrement de ces nouvelles technologies sur le point de tomber dans le grand public. La lettre du sénateur à NameTag se termine par cette recommandation : " Je vous recommande vivement à retarder le lancement de votre application NameTag, jusqu'à ce que la NTIA ( National Telecommunications and Information Administration) termine son étude et qu'une meilleure connaissance de cette technologie ne soit établie."

En Europe, Google pourrait avoir également du mal à imposer cette fonctionnalité, l'Allemagne s'étant déjà montrée intransigeante concernant la vie privée de ses ressortissants, qu'il s'agisse de Google Maps comme de Facebook, et la France pourrait suivre un chemin similaire.

Source : The Verge