L'information a choqué la France : Hervé Gourdel, guide de montagne en visite en Algérie était pris en otage par un groupe de djihadistes de Jund Al-Khalifa. Il sera finalement rapidement exécuté, et la vidéo de sa décapitation publiée sur Internet.

YouTube Revient alors une question : Google bloque-t-il automatiquement les vidéos de ce type d'exécution à caractère choquant et véhiculant une idéologie terroriste ? La réponse est non... Après quelques recherches, il apparait que la vidéo de l'exécution de l'otage n'est plus accessible sans censure.

Pour faire disparaitre la vidéo originale des réseaux, il faudra "dénoncer" aux administrateurs de la plateforme en déclarant qu'elle contient un message à caractère haineux, violent ou illégal... Avec un temps de traitement allant de quelques minutes à plusieurs heures ou jours.

Un porte-parole de YouTube avait déjà expliqué le fonctionnement de la plateforme et de son processus de censure, indiquant que les modérateurs " Travaillent 24h/24 et sept jours sur sept, et la décision est appliquée rapidement. Nous supprimons les vidéos présentant certains types de contenus comme ceux mettant en avant la violence gratuite, des discours de haine et/ou d'incitation à commettre des actes violents, quand elles nous sont signalées par nos utilisateurs. Nous bloquons aussi les comptes enregistrés par des membres de groupes désignés comme organisation terroriste étrangère et utilisés à titre officiel pour promouvoir leurs intérêts."

La procédure fonctionne, puisqu'à l'heure actuelle, la vidéo n'est plus accessible dans son intégralité et seuls des passages censurés diffusés par les chaines de télévision sont accessibles. Mais la vidéo originale s'est propagée rapidement sur le réseau peu après sa première publication, avec en titre, des termes suffisamment évocateurs " otage français décapité par un groupe djihadiste ". Des termes sensibles qui n'ont toutefois pas alerté directement les modérateurs de YouTube, ou du moins, pas suffisamment rapidement pour éviter que la vidéo ne soit récupérée et publiée sur la plateforme même ou d'autres sites moins regardants.

Actuellement, une autre tendance se dessine : les vidéos censurées de YouTube sont progressivement remplacées par des titres volontairement provocateurs associés à des vidéos respectant les conditions d'utilisation de la plateforme, tout en proposant un lien vers un site externe amenant à la vidéo dont il est réellement question.

En d'autres termes, YouTube n'a pas les capacités d'enrayer totalement le phénomène. À savoir s'il est possible de faire mieux, sans doute la plateforme pourrait-elle imposer une mise en attente de la validation de certains contenus en se focalisant sur certains mots-clés.

Source : 01Net