À l'occasion d'une conférence TED au Canada, Larry Page a taclé la NSA et le gouvernement US comme l'a récemment fait Mark Zuckerberg. À la lumière des multiples révélations sur la surveillance d'Internet liées aux documents fuités par Edward Snowden, le cofondateur et actuel PDG de Google considère que le gouvernement " s'est rendu un mauvais service.. "

Larry-Page D'après des propos rapportés par le blog Digits du Wall Street Journal, il a ajouté : " je suis triste que Google soit dans la position de vous protéger (ndlr : les utilisateurs) de ce que le gouvernement fait ". Il a ainsi pointé du doigt les agissements en secret de ce dernier, à l'insu des acteurs de l'Internet.

Ces propos font écho au coup de gueule du PDG de Facebook : " quand nos ingénieurs travaillent sans relâche pour améliorer la sécurité, nous imaginons que nous vous protégeons contre des criminels, pas notre propre gouvernement ". Apparemment, les éléments de langage, cela existe aussi dans le petit monde de la Silicon Valley.

Larry Page a lancé un appel à plus de transparence et un véritable débat, sans quoi il estime qu'il ne peut y avoir de démocratie. " Nous devons savoir quels sont les critères, quel type de surveillance le gouvernement opère, comment et pourquoi. "

En évoquant la question du partage des données personnelles et le réflexe des utilisateurs visant à se protéger d'autant plus après les révélations d'espionnage massif, le patron de Google est forcément plus mesuré.

" Nous devons donner le choix aux utilisateurs, leur montrer quelles données sont collectées. […] Ce qui m'inquiète est que nous jetions le bébé avec l'eau du bain ". Pour Larry Page, partager la bonne information et de la bonne manière peut être un bien pour tous. Il a ainsi pris l'exemple des données médicales. Et puis tant qu'à faire, si Google est dans la boucle...

L'exercice imposé à des acteurs comme Google est devenu délicat. Ils doivent s'offusquer de pratiques sans contrôle comme celles de la NSA, assurer qu'ils n'étaient pas au courant (ou du moins à l'exception de demandes juridiques) et faire le nécessaire pour apporter quelques garanties contre un espionnage sauvage à l'avenir.

Dans le même temps, la frontière est parfois mince avec le sentiment de certains internautes que leurs données personnelles sont indûment exploitées par Google et autres, d'autant que des affaires de règles de confidentialité équivoques peuvent ressurgir pour sonner le rappel. Et avec l'avènement de l'Internet des objets, cela va devenir un véritable casse-tête.