SFR-logo Pour obtenir l'aval des autorités de régulation dans le cadre du rachat de SFR par Numericable, et alors que Bouygues Telecom était également intéressé par l'acquisition du deuxième opérateur mobile français, Patrick Drahi s'est engagé à maintenir l'emploi durant trois ans après la fusion, soit jusqu'à mi-2017.

C'était une grosse concession pour celui qui n'a pas l'habitude de faire dans la dentelle (les fournisseurs de l'opérateur en savent quelque chose, une partie des clients de l'opérateur aussi, au vu de la multiplication des litiges) mais elle était nécessaire pour barrer la route à Martin Bouygues.

Deux ans après, la mesure de préservation de l'emploi est donc toujours d'actualité mais elle agace celui qui vient de céder (fictivement) les rênes d'Altice, actionnaire principal de Numericable-SFR, à son numéro deux, Dexter Goei.

Considérant - assez logiquement après une fusion suivie d'une restructuration nécessaire des activités - que SFR est en sureffectif, Patrick Drahi a estimé que cette clause de maintien de l'emploi était inopportune : "cette garantie sur l'emploi a rendu les choses compliquées et créé des tensions", a-t-il indiqué devant la presse outre-Atlantique, au moment où il finalise ses acquisitions aux Etats-Unis.

"On est quand même dans une situation en France où tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements. Ca n'a ni queue ni tête', a-t-il expliqué.

Il sous-entend ainsi qu'il vaudrait mieux organiser un plan social dès maintenant afin que tout le monde sache à quoi s'attendre et ait une vision claire de son avenir, plutôt que de laisser traîner artificiellement la situation encore un an.

Le choc risque d'être rude pour les salariés du groupe une fois ce garde-fou de l'emploi levé alors que les syndicats dénoncent déjà des méthodes de management trop agressives et un malaise social au sein de l'entreprise.

Mais c'est le prix à payer pour tenter de réduire rapidement l'énorme poids de la dette générée par l'acquisition de SFR et amener les investisseurs à continuer de fournir de l'argent frais pour de nouveaux rachats.

Source : Le Figaro