En se plaçant en faillite à la surprise générale, le fournisseur de saphir synthétique GT Advanced aurait voulu en dire plus sur ses relations avec son client Apple mais il a préféré demander le secret sur les documents expliquant sa situation afin d'éviter une pénalité de 50 millions de dollars pour divulgation de secrets commerciaux.

GT Advanced Technologies logo  Dans sa communication, il n'a pas caché qu'il avait des motifs de mécontentement envers son client qui allaient au-delà de la simple relation contractuelle. Cependant, difficile de lutter contre un des groupes high-tech les plus puissants au monde.

Le fournisseur affirme avoir dû se résoudre à chercher un accord amiable car vouloir mener un procès contre Apple aurait été "difficile et coûteux". Selon de nouveaux documents juridiques, les avocats de GT Advanced ont fait valoir que le géant californien exerçait des pressions en réclamant des millions, sinon des milliards de dollars à la société en faillite.

Le fournisseur affirme avoir dépensé 900 millions de dollars pour produire du saphir dans des volumes encore jamais obtenues et répondant aux critères d'Apple. GT Advanced fait valoir qu'Apple a financé moins de la moitié de ces coûts pour obtenir un produit conforme aux attentes.

Il est alors apparu que l'activité qui devait doper le modèle économique du fournisseur était plutôt celle qui générait des pertes irrécupérables, d'où le placement en faillite sous le régime du Chapter 11 pour se réorganiser et stopper l'hémorrhagie.

Elle doit notamment permettre à GT Advanced de reprendre son activité de fournisseur d'équipements pour les sociétés productrices de saphir, sans en fabriquer directement. La société affirme qu'elle aurait des chances de gagner un procès contre Apple mais que le coût nécessaire pour monter une telle action face au géant de Cupertino est trop élevé.

Le fournisseur a finalement préféré négocier un accord qui lui donne une échéance de plusieurs années pour rembourser Applen même s'il s'y était opposé initialement, tandis qu'il fermera ses deux sites de production à Mesa et Salem.

MaJ 13h30 : Dow Jones & Co, éditeur du Wall Street Journal et détenu par News Corp., a demandé à la cour de rejeter la requête de confidentialité sur les documents explicatifs de la faillite de GT Advanced, estimant qu'elle est contraire au droit à l'information du public et que les requêtes de confidentialité ne répondent pas aux cas précis prévus dans la législation américaine.