Depuis l'arrêt de la Cour de Justice de l'Union européenne du 13 mai 2014, Google doit respecter une forme de droit à l'oubli - ou droit de déréférencement - lorsque des internautes en Europe en font la demande. Pour l'application de ce droit, plusieurs critères sont pris en compte et Google a mis en place un formulaire de demande.

La semaine dernière, la firme de Mountain View a ajouté une nouvelle section à son rapport de transparence qui porte sur ce droit à l'oubli : " les demandes de suppression de contenus liés à la vie privée dans les résultats de recherches dans l'Union européenne. "

Après avoir critiqué une dérive vers une atteinte à la liberté d'expression, Google joue donc une forme de transparence comme pour montrer sa bonne foi. " Nous pensons qu'il est important d'être transparent sur la quantité d'informations que nous supprimons des résultats de recherche, tout en étant respectueux des personnes qui ont fait des demandes. "

Depuis la mise en place du formulaire en ligne le 29 mai, Google a reçu plus de 146 000 demandes pour la suppression de liens de près d'un demi-million de pages Web. Le Top 5 des pays demandeurs est constitué de la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Italie.

Sur l'ensemble des URL examinées, près de 42 % d'entre elles ont été supprimées. Pour la France, qui est donc le pays champion d'Europe (29 140 demandes sur 89 277 URL), le taux de réussite pour les demandes est meilleur que la moyenne européenne puisque de 51,5 %.

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Parmi les domaines les plus fréquemment concernés, c'est Facebook qui arrive en tête avec la suppression de 3 353 URL. Cela confirme le sentiment ambivalent vis-à-vis de ce qui est un réseau social. Le podium est complété par le moteur de recherche Profile Engine qui permet de trouver des personnes… sur les réseaux sociaux, puis par YouTube.

Outre YouTube, on retrouve également aux avant-postes une autre propriété de Google avec les Google Groupes, tandis qu'un autre représentant des réseaux mais centré sur les rencontres - Baboo - est aussi bien placé.

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Le rapport offre des exemples anonymes de demandes reçues par Google. Aucun n'est proposé pour la France. En Allemagne, Google a supprimé des résultats de recherche à la suite d'une demande d'une victime de viol (un lien vers un article de journal). En Suisse, Google a par contre dit non à un professionnel de la finance pour la " suppression de liens vers des pages relatives à son arrestation et à sa condamnation pour des délits financiers. "

Google a l'intention d'améliorer la nouvelle section de son rapport de transparence afin de " partager encore plus d'informations sur l'impact du droit à l'oubli ". À voir s'il y aura une connotation négative et une forme de lobbyisme déguisé pour le dénoncer. Rappelons que Google a déjà été condamné en France pour manquement à ses obligations dans ce domaine.