Airbus joue actuellement sur plusieurs tableaux : D'un côté le groupe a mis la pression aux Etats membres de l'ESA afin de garantir 5 lancements institutionnels par an pour Ariane 6, de l'autre l'industriel négocie avec SpaceX pour lancer un satellite financé par l'ESA.

ERDS  Airbus souhaiterait ainsi trouver un accord avec SpaceX, la société d'Elon Musk, pour le positionnement d'un satellite EDRS ( European Data Relay Satellite) de l'ESA. Le satellite serait positionné à bord d'une fusée Falcon 9, l'objectif étant d'opter pour une solution plus abordable de lancement... Une situation consternante que le groupe européen a refusé de commenter.

EDRS est un projet évalué à 500 millions d'euros, il vise la mise en place d'une constellation de satellites de télécoms positionnés en orbite géostationnaire pour assurer le relais entre les satellites en orbite basse et les stations terrestres. ADS évoque " la solution la plus performante et sophistiquée en matière de transfert spatial d'informations, offrant aux satellites et drones une capacité de transmission de données en quasi temps réel avec une qualité de large bande."

Par principe, la préférence européenne est de mise dans le cadre des projets de l'ESA. Néanmoins, ce n'est pas la première fois que l'Allemagne préfère la solution de SpaceX au détriment d'Arianespace, puisque le pays s'était déjà tourné vers la société américaine pour le lancement de trois satellites gouvernementaux, créant à l'époque un scandale dans l'alliance spatiale européenne.

L'ESA a sélectionné ADS en 2011 comme partenaire permettant de concevoir, livrer et exploiter le système-relais ERDS. Aucune des deux parties ne s'est exprimée pour l'instant sur cette nouvelle affaire qui pourrait jeter un froid sur les collaborations avenirs entre les divers acteurs européens membres de l'ESA.