Le dépassement de la date-butoir du 31 mars n'était pas forcément un bon signe pour obtenir un accord sur le rapprochement entre les groupes Orange et Bouygues qui aurait signé la fin de l'opérateur Bouygues Telecom, avec des actifs répartis entre Orange, SFR et Free.

La question de la valorisation de Bouygues Telecom, estimée à 10 milliards d'euros par Martin Bouygues mais qu'Orange trouvait surévaluée, mais aussi de la montée au capital d'Orange alors que l'Etat, actionnaire principal de l'opérateur, souhaitait maintenir une présence forte, ont fini par avoir eu raison des trois mois de négociations officielles.

Face à l'intention de Martin Bouygues de prendre 15% du contrôle, l'Etat, détenteur de 23% du capital d'Orange, voulait contenir le nouvel actionnaire à moins de 10%, avant de lâcher un peu de lest et de concéder une montée éventuelle jusqu'à 12%. Cela n'a visiblement pas suffi.

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Dans un bref communiqué, Orange indique que "à l'issue de discussions approfondies, le conseil d'administration d'Orange a constaté qu'un accord en vue d'un rapprochement avec Bouygues Telecom n'a pu être trouvé."

"Il a donc été décidé de mettre un terme aux discussions engagées le 5 janvier dernier entre Orange et Bouygues", indique encore le communiqué, confirmant l'arrêt du processus de rapprochement...et le maintien du marché mobile français à quatre opérateurs.

Au-delà des problématiques propres à la montée au capital d'Orange par Martin Bouygues, qui semblent être le principal point du blocage, un autre élément d'incertitude concernait l'obtention du feu vert de l'Autorité de la Concurrence, qui a agi comme une épée de Damoclès sur le montage complexe mis en place pour partager les actifs de Bouygues Telecom entre les opérateurs restants.

Avec ce nouvel échec, après les tentatives de Patrick Drahi pour récupérer Bouygues Telecom, l'avenir de la filiale de Bouygues n'en restera pas moins difficile dans un marché où il doit jouer en standalone sans pouvoir au moins s'appuyer sur un partenaire, d'autant plus qu'il n'est pas sûr que le groupe Bouygues souhaite encore injecter beaucoup d'argent pour maintenir l'entreprise au niveau de ses concurrents...