Attendu puis censé avoir été mis en pause, le rachat du groupe Altera par Intel va finalement se faire, non pas au prix de 10 milliards de dollars mais avec une proposition de 54 dollars par action, soit une surcote de 10,5% par rapport au prix de l'action vendredi, représentant un total de 16,7 milliards de dollars.

Intel a besoin du savoir-faire d'Altera en matière de processeurs haut de gamme pour datacenter afin de contrer le ralentissement des ventes d'ordinateurs et de trouver un autre relais que les processeurs mobiles, un marché que le groupe peine à conquérir face à la pression et aux nombreux acteurs de l'écosystème ARM.

Selon Reuters, Intel pourrait ainsi combiner les processeurs programmables FPGA d'Altera avec ses propres puces Xeon pour créer des offres de processeurs pour serveurs destinés aux datacenters comme à l'Internet des objets, et surtout à la rentabilité améliorée.

Logo Altera  Toujours est-il que, si elle est validée, cette transaction serait l'une des plus importantes pour le groupe américain depuis son rachat de l'éditeur d'antivirus McAfee en 2011 pour 7,7 milliards de dollars. Altera avait déjà refusé une offre non sollicitée d'Intel à 54 dollars par action au mois d'avril.

Intel s'était déjà rapproché d'Altera en mettant à sa disposition des lignes de production (Altera n'en possédant pas) et l'annonce de rachat se fait dans le cadre de grandes manoeuvres dans le secteur des semiconducteurs depuis le début de l'année, avec le rachat de Freescale par NXP puis avec celui de Broadcom par Avago pour 37 milliards de dollars.

La transaction devrait être finalisée dans les six mois à venir. Certains observateurs voient dans ce rachat une volonté d'Intel de maintenir sa très forte domination (plus de 90%) sur le secteur des processeurs pour serveurs.