Altice logo Le groupe Altice, principal actionnaire de Numericable-SFR, a lancé une OPE (Offre Publique d'Echange) sur les actions de l'opérateur SFR cotées à la Bourse de Paris en proposant 8 actions d'Altice pour 5 actions SFR.

La proposition, ouverte du 20 septembre au 22 octobre et approuvée par le conseil d'administration de SFR, concerne les 22,25% d'actions de l'opérateur cotées en Bourse et représentant 2,7 milliards d'euros. Elle permettra à Altice de prendre un contrôle quasi-total (à plus de 95%) de SFR, avec la possibilité éventuellement de retirer l'opérateur de la place boursière.

L'objectif est ici de simplifier la structure capitalistique de SFR en éliminant l'essentiel des actionnaires minoritaires, ce qui, outre une redistribution des dividendes plus resserrées, va permettre de prendre des décisions stratégiques plus facilement, sans avoir à demander l'aval des actionnaires minoritaires.

Patrick Drahi compte ainsi mener plus facilement sa stratégie de convergence entre télécom et médias, déjà amorcée par plusieurs initiatives (intégration d'offres presse et TV dans les abonnements SFR) et par les annonces de création des filiales Altice Channel Factory et Altice Studios de création de films, séries et chaînes TV.

En échangeant les actions SFR par des actions Altice, il donne également la possibilité aux actuels actionnaires minoritaires de SFR de profiter des opportunités de croissance du groupe Altice, notamment avec son arrivée sur le marché US grâce à plusieurs acquisitions de câblo-opérateurs.

C'est d'ailleurs bien plus aux Etats-Unis qu'en France que l'avenir à court terme de la galaxie Altice devrait évoluer et générer de la croissance, et c'est sans doute outre-Atlantique que se préparent les prochaines acquisitions, alors que l'échec des tentatives de rapprochement entre opérateurs français conduit à faire perdurer un équilibre à quatre acteurs qui ne peut laisser espérer un renforcement significatif des marges.

En attendant, le groupe SFR prépare la suppression de 5000 emplois, ce qui vient de déclencher un mouvement de grève chez des salariés inquiets pour leur avenir.

Source : Le Figaro