La première opportunité de fonctionnement de l'application SAIP (Système d'Alerte et d'Information des Populations) lancée juste avant le début de l'Euro 2016 en juin et voulue par le gouvernement pour alerter en quelques minutes les utilisateurs d'un événement à risque (attentat, accident de grande ampleur) à proxiimité a fini en cafouillage.

Au lieu des 15 minutes promises entre l'événement et la diffusion de l'alerte, ce n'est que plus de deux heures après le drame de Nice que les alertes ont commencé à être émises, tandis que les réseaux sociaux ont été beaucoup plus rapides pour alerter la population et que Facebook avait déjà activé son système Safety Check.

SAIP application attentat

Voulant compléter le fonctionnement de l'application qu'il ne remet pas en cause mais qu'il juge limité, le député PS Luc Belot a déposé mardi 19 juillet une proposition de loi qui donnerait la possibilité aux autorités d'envoyer des SMS d'alerte géolocalisés. Le dispositif se veut plus souple, accessible à tous les téléphones d'une zone donnée (alors que SAIP ne fonctionne que sur Android et iOS) et avec la possibilité de moduler la zone effective selon les besoins.

La proposition entend ainsi résoudre plusieurs faiblesses du dispositif de l'application SAIP : devoir posséder un smartphone compatible et avoir téléchargé l'application, tout en permettant également d'alerter les touristes étrangers pas forcément au courant de l'existence de l'application.

Le journal Le Monde souligne cependant que l'application effective d'un tel dispositif fait déjà l'objet de textes dont un décret de 2012 prévoit l'émission de messages d'alerte dans une zone de danger, mais qu'il n'a jamais été utilisé par le gouvernement, notamment faute de faire aboutir les discussions de sa mise en place avec les opérateurs télécom.

Source : Le Monde