Android logo pro Le terme " Android " peut-il devenir le talon d'Achille de la stratégie mobile du géant Google ? Eric Specht, le dirigeant d'une petite société de l' Illinois, Android Data Corp.,  estime que Google et 46 autres sociétés, dont des fondeurs comme Qualcomm et Texas Instruments, des fabricants de terminaux tels que Motorola et Samsung ou des opérateurs comme Sprint Nextel aux Etats-Unis, mais aussi China Mobile, Vodafone ou Telefonica à l'étranger, exploitent abusivement le terme " Android ".

Or c''est précisément le nom choisi par Google et dévoilé pour la première fois en 2007, lors de l'annonce de la formation de son groupe de promotion, l' Open Handset Alliance. Eric Specht a pourtant déposé la marque " Android Data " auprès de l' USPTO, l'office américain des brevets, en 1998 et en a obtenu le droit d'exploitation en 2002.

Google, pour sa part, a soumis le terme " Android "  en octobre 2007 et l' USPTO en a rejeté le droit d'usage, considérant qu'il était trop proche de l' " Android Data " d' Eric Specht. Le géant de la recherche a fait appel de cette décision en se fondant sur le fait que Android Data Corp. a été dissoute en 2004 avant d'être refondée mais sans faire ré-enregistrer son URL.


La balle est dans le camp de Google
L' USPTO a pourtant de nouveau rejeté l'appel et interdit Google d'utiliser la marque " Android " depuis novembre 2008. Eric Specht explique que s'il ne s'est pas manifesté avant, c'est qu'il pensait que le terme se référait à un téléphone portable, mais que, prenant conscience qu'il s'agit en fait d'une plate-forme logicielle, le risque de confusion avec sa propre activité de développement d'applications existe.

Le problème vient également du type de brevet déposé. Dans les deux cas, il est censé couvrir tout ce qui touche à l'informatique, qu'elle soit logicielle ou matérielle. Il y a aussi le fait que le brevet acquis par Specht couvre l'association de deux termes " Android " et " Data ", bien que l' USPTO reconnaisse que le mot dominant est bien " Android ".

La plainte de Specht devra encore prouver que le risque de confusion existe mais elle demande l'arrêt de la commercialisation de tout produit faisant mention de Google Android et la reformulation sous un nouveau nom sur le sol américain. Cela concernerait le smartphone T-Mobile G1, seul modèle commercialisé aux Etats-Unis, et les sites Web relatifs à Google Android.

Si le plaignant a requis des dommages de 94 millions de dollars, il reste fortement probable que l'affaire se règle à l'amiable avec un partage des droits d'utilisation du terme Android. Google, qui n'a pas encore réagi, devrait rapidement faire connaître sa position.

Source : Forbes