La problématique de la pression des smartphones sur les réseaux mobiles se joue à deux niveaux. Il y a celui de la consommation data mobile et de la gestion de la bande passante, mais il y a aussi celui du trafic de signalisation des applications présentes sur les appareils mobiles qui peut finir par les engorger par des requêtes incessantes.

L'opérateur japonais NTT DoCoMo a connu une panne de service la semaine dernière et l'a imputé à une application Android qui aurait noyé le réseau sous une pluie de signaux de signalisation. Selon le journal Nikkei, DoCoMo voudrait demander à Google de modifier Android de manière à mieux contrôler ces flux de signalisation car en l'état ils représentent un volume dix fois plus important que pour un téléphone portable classique, les applications sur smartphones continuant d'envoyer des requêtes même lorsqu'elles ne sont pas utilisées.


Requête malvenue ?
Android logo pro Le problème est connu et les équipementiers télécom proposent des palliatifs ( avec la fonction Network Controled Fast Dormancy ) mais une enquête publiée en juin 2011 soulignait qu'Android n'en tenait toujours pas compte.

DoCoMo voudrait donc attaquer le problème à la racine en demandant à Google de modifier directement le fonctionnement de la plate-forme Android, alors que plusieurs opérateurs ont déjà connu des problèmes similaires.

L'opérateur envisagerait aussi de s'associer avec d'autres fournisseurs de services mobiles pour tenter de trouver un moyen de réduire le trafic de signalisation en demandant aux développeurs d'en limiter la fréquence pour leurs applications.

Les analystes semblent partagés sur la pertinence de la requête de DoCoMo. D'un côté, la pression du trafic de signalisation joue en défaveur d'Android par rapport à d'autres plates-formes et pourrait inciter les opérateurs à privilégier d'autres OS mobiles, mais d'un autre côté, cela peut revenir à brider certaines fonctionnalités d'Android.

Or la remontée de iOS fin 2011 et l'éventualité d'une montée de Windows Phone, maintenant que Nokia a lancé ses premiers terminaux, constituent des éléments de pression qu'une telle modification d'Android pourrait peut-être aggraver.