C'est au laboratoire Pierre Aigrain de l'Ecole Normale Supérieure de Paris 6 - CNRS que Jérôme Lignon travaille sur ce qui sera éventuellement l'avenir de la cryptographie : l'OPO. Rien à voir avec le cyclisme puisqu'il s'agit ici d'un micro-laser. Plus exactement un Oscillateur Paramétrique Optique (OPO).

Grâce à l'évolution de la miniaturisation des composants ainsi que la baisse des coûts du matériel électronique, cette invention pourrait révolutionner la conception même de la sécurité en autorisant la création de protections inviolables. On connait le principe du laser depuis les années 60, et celui-ci a envahi de nombreux domaines a priori insoupçonnables (électroménager, médecine...). Il devrait logiquement en être de même pour l'OPO.


De quoi s'agit-il '

La technologie en soi n'a rien d'innovant, le premier OPO fut réalisé en 1965. Mais c'est seulement maintenant qu'il va pouvoir quitter les laboratoires. Basiquement, l'OPO génère une onde laser initiale, puis crée un double rayon de deux couleurs. Il s'agit en fait du même rayon dupliqué par effet quantique. Ce sont donc les mêmes photons qui existent à la fois dans l'un et l'autre rayon. Grossièrement, on divise un laser en deux. Si jusqu'ici le matériel nécessaire était imposant et peu pratique, l'utilisation par Jérôme Lignon de nano-structures permet la miniaturisation du système.

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Mais quel est l'intérêt '

Simple : la mécanique quantique interdit l'observation rigoureuse d'un évenement à l'échelle particulaire, car cela perturbe le comportement de l'énergie/particule. Il suffit donc, dès que l'on a un OPO stable, de coder de l'information pour rendre celle ci illisible par un tiers. En effet, toute interception brouille et donc détruit l'information par décohérence quantique. Le signal ne peut donc être reçu que par le destinataire et par lui seul.

Bien sûr ce n'est pas la panacée, puisqu'il sera toujours possible de pirater le dit destinataire, mais cela limite considérablement les risques. Songeons par exemple à une opération bancaire. Avec l'OPO, impossible de pirater le signal de la transaction, le pirate devra donc forcer la sécurité de l'émetteur (dans le cas d'une banque, bon courage) ou le destinataire (mais si l'adresse est encodée dans le signal '). De même, on peut imaginer un Internet 2.0 dont les routeurs utiliseraient OPO.

Les perspectives sont donc importantes, et nul doute que lorsqu'OPO sera couplé avec les nouvelles fibres optiques souples, de nombreuses applications verront le jour. Patience...

Source : Futura sciences