Introduction

Introduction

Les salles obscures françaises frémissent encore à peine à l’idée de voir débarquer en dolby digital stéréo polyphonique multicolore le troisième épisode des X-men et une énième adaptation des fameux Marvel Comics que le monde vidéo ludique se targue, lui, de découvrir le jeu éponyme.


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 Petite introduction de nos amis les mutants

Comme à l’accoutumée, un bon blockbuster hollywoodien se doit de posséder des produits dérivés. Le jeu vidéo en fait désormais bien partie et la sortie de ce dernier est donc tout sauf une surprise.

Cette habitude en appelle malheureusement une autre, celle que les jeux adaptés de films soient souvent très médiocres.

Toutefois, la magie des super-héros agissant toujours identiquement à chaque sortie, le joueur ( ou le testeur ) espère toujours que la dernière parution échappe à cette règle et se démarque de ses illustres prédécesseurs.

 

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 Tout d'abord, Wolverine et ses griffes acérées

Par ailleurs, les amateurs des séries de BD Marvell rêvent d’une adaptation leur offrant un plaisir équivalent à la lecture des aventures de leurs bodybuildés carnavalesques préférés.

X-men 3 déboule donc en faisant naître autant d’attentes que de craintes et ceci n’est pas le moindre des handicaps qu’il se doit de surmonter. En effet, la trame du jeu devant respecter celle du film, il est tentant de se dire que le visionnage de la version grand écran soit suffisante ( et nécessaire ' ) et que l’évolution dans le jeu ne pourra être que linéaire.

 

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Ensuite Iceman et son style complètement givré

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Scénario et déroulement du jeu

Scénario et déroulement du jeu

Pour l’histoire, nous allons faire simple : le monde est en danger et il faut le sauver. Bon ok, ce n’est pas freudien mais ce n’est pas non plus ce qui est demandé à ce type de jeu. Heureusement pour nous, trois super héros endimanchés se proposent, sur leur temps libre, de nous aider à sauver notre belle planète. Après tout, il faut bien sauver le paradis terrestre dans lequel nous vivons et notre civilisation avancée, notre pétrole, nos centrales nucléaires, nos missiles à têtes chercheuses et  nos villes polluées.

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Enfin Nightcrawler, le bondissant matou

Les trois héros sont les suivants :

  • Wolverine, le super griffé, qui évolue réellement à la façon du beat-them-all type Double Dragon.
  • Iceman, le plus fun et surfeur de son état qui est le Tony Hawk des congélateurs
  • Nightcrawler, un savant mélange de ce que tout à chacun souhaite à son pire ennemi ( moche, poilu, trapu et avec une élocution façon Grominet ) dont la progression dans les niveaux est un mélange de Wolverine et de jeu de plate-formes.

Au cours du jeu, le joueur endosse la lourde responsabilité de mener alternativement chacun de ces bienfaiteurs au bout de leurs niveaux respectifs.

A la fin de chaque niveau, et en fonction de la difficulté qu’il est proposé de choisir au début de chacun d’entre eux, il est offert la possibilité d’augmenter les compétences de son héros dans un ou plusieurs domaines, tels la force, l’endurance, la furie, etc...

 

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Je ne sais pas laquelle des deux me fait le moins peur'''

La progression se faisant niveau par niveau et sans pouvoir suivre plusieurs chemins, la succession devient vitre très routinière. Il est bien sur possible de revenir sur des précédents niveaux, notamment si l’on trouve son perso un peu léger en matière de compétence, ou bien de jouer un autre niveau parallèle tout en ayant à l’esprit qu’il faudra quand même jouer le level permettant d’accéder à la suite du jeu,  mais la flexibilité s’arrête la.

Ce jeu d’action vous entraîne donc dans une simple succession de level de type beat them all ( à coup de griffe ou bien de combat pied poing ) et de skate volant sur glace.

En outre, si les niveaux se suivent, ils se ressemblent beaucoup et peu de changements sont à prévoir au cours de votre progression. Certes, vous pourrez faire progresser votre avatar mais il n’est pas question ici de nouveau coup ou de réelle mutation.

Pour le fun, il est requis la collecte d’items ouvrant droit à des bonus mais la pauvreté de l’ensemble est tout de même affligeante.

 

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Le méchant se déplace toujours à deux...

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Graphismes

Graphisme

Le premier bon point du jeu se trouve sur la partie graphique. Les amoureux de l’univers baroque Marvel et des muscles saillants peuvent ainsi obtenir ici le Graal recherché.

En effet, tout dans le jeu rappelle l’univers des comics et les joutes verbales toujours empruntes de philosophie ( « je vais te régler ton compte minus », suivi de « viens me chercher si tu l’oses » et du désormais légendaire «  ta mère va même pas te reconnaître quand j’en aurais fini avec toi ») ne sont que la cerise sur le gâteau. Car l’esthétisme du jeu suit parfaitement ( du moins pour le connaisseur moyen de l’univers Marvel ) les conventions habituelles.

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Je suis pas là pour faire un calin, tu vas le regretter! 

Vous évoluez donc dans un univers sombre, les superhéros ayant toujours tendance à se révéler la nuit dans leur nécessité d’anonymat. Les tenues quant à elles sont bariolées et clinquantes pour qu’au moins on les remarque une peu.

De plus, entre chaque niveau, sont disposées des cinématiques façon roman photo. Ce détail donne une impression de BD animée plutôt sympa et relativement jolie. Malheureusement, il s’agit là du premier et du dernier bon point sur ce chapitre.

En effet, si le monde selon Marvel est respecté, l’intégrité psychique du joueur, elle, est mise en cause, car les développeurs ont ajouté, à la litanie des successions de niveaux, une ressemblance et une uniformité qui confinent à la blague de mauvais goût. En bref, vous n’aurez pas réellement le choix de votre parcours, mais, en plus, les niveaux se suivent et se ressemblent. Rien ne vous est épargné...

 

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Même avec des bulles illisibles en temps réel, les mini cinématiques jouent leur rôle distrayant

De plus, si vous pensiez que le fait que les niveaux soient similaires était la dernière torture de ce jeu, vous vous trompiez car non contents d'être identiques dans leur essence même, ils sont passablement bâclés. Certes, le joueur ne rencontre aucun bug de type graphique. Mais bon, à la fin, des murs, des portes, des caisses et des ordinateurs, ça saoule. Au moins, ne vous ne réveillerez personne chez vous en poussant un cri d’admiration contemplatif.

Enfin, les adversaires qui vous sont proposés sont tellement similaires que vous finissez par pratiquement ne plus vous importer de qui vous bastonnez. La seule distinction entre vos différentes victimes ne tenant en fait qu’à l’arme dont ils disposent pour entraver votre chemin.

Il est possible que les développeurs voulant parfaitement s’inscrire dans le cadre contraignant du respect des normes des comics sur lesquels ils se sont appuyés, aient volontairement limité les personnages. Cela permet effectivement de revendiquer un label et une cohérence par rapport à la licence. Toutefois, la convivialité en prend un sérieux coup derrière la tête.

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Sans surprise, Wolverine est le personnage central du soft

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Jouabilité

Jouabilité

Puisque le graphisme ne permet pas de complètement toucher le fond, la jouabilité se charge de finir le travail de sape.

Votre rôle consistant à alterner entre les différents héros de l’aventure, il vous est demandé d’apprivoiser non pas une mais trois séries d’action ou de coups. Bien sûr, il n’y a rien de sorcier à contrôler chaque intervenant pris de façon indépendante. Mais le fait que chacun d’entre eux ait ses propres mouvements spéciaux n’ajoute en rien à la clarté du soft. Ici encore, la volonté de donner la possibilité au joueur de se sentir comme dans sa BD est manifeste.


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Les ordinateurs: un objet récurent dans ce jeu


La jouabilité se révèle un peu meilleure avec une manette, une fois que l'on a passé, comme pour le clavier au demeurant, un quart d’heure nécessaire à l’attribution des différentes actions. Cette difficulté écartée, reste que le jeu n’a pas grand chose à voir avec les jeux d’action actuels. Vous évoluez certes en 3D mais les niveaux ne sont pas interactifs pour le moins du monde.

De plus, les mouvements sont tous sauf fluides, et les adversaires tout sauf imaginatifs.

 

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 Le Pr Charles Xavier sait parfaitement mener ses troupes


La palme de la médiocrité, et la dernière touche à cette fresque de l’ennui, revenant à la nature même du jeu qui est de type beat them all. Ce détail pourrait paraître insignifiant si le reste du jeu était divertissant. Mais dans notre cas, il s’ajoute à la liste déjà longue de défauts. A la sempiternelle succession des niveaux, somme toute, identiques, à l’impossibilité de choisir son chemin, il faut en plus ajouter la répétitivité des actions.

Pour Wolverine, il suffit simplement de frapper sur tout ce qui bouge. Avec un ou deux boutons fracassés frénétiquement on s’en sort parfaitement ( à ce titre, autant pourrir une manette plutôt qu’un clavier ou une souris ). Pour Nightcrawler, on y ajoute quelques sauts ou « téléportations » sans grand intérêt. Enfin pour Iceman, il lui est simplement demandé de voler et de freezer quelques gus.

 

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Quand je vous disais que le monde était en danger!

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Conclusions

Conclusions

A la lecture du test, il est envisageable de se dire que ce jeu n’est pas génial. En fait, il est bien pire, il est frustrant. L’idée, loin d’être originale, aurait pu déboucher sur un jeu au moins moyen et donc meilleur que les prédécesseurs du genre. La liberté de mener sa barque, même limitée par quelques impératifs liés au scénario, aurait ajouté sûrement un peu de piment. Les pouvoirs des supers héros auraient sans doute gagnés à être mis plus en avant même si le jeu aurait pu verser dans une succession de super-pouvoirs à la Dragon Ball.

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On en revient donc aux mêmes conclusions que pour tous les jeux dits « à licence ». Le soft est loin d’être abouti ( c’est un euphémisme ) voire il n’est pas terminé. En fait, il est quasi certain que le cahier des charges à respecter ait été trop restrictif et que les délais imposés aient empêché les créateurs de mieux plancher sur leur sujet.

Pour malgré tout finir sur une note positive, il est une chose que ce soft vous procure: la joie d’économiser 50 euros.