Le retour de la limace

Metal Slug est ce qu'on appelle communément un "run & gun", entendez par là un "je cours et je tire", où le principal intérêt est d'avancer dans les niveaux en dégommant des dizaines d'assaillants qui ne sont pas en accord avec vos idées. La série s'est distinguée par son ambiance très cartoon, dans un univers ne prêtant pourtant pas au rire, qui est celui de la guerre. SNK est toutefois parvenu à nous amuser et convaincre, depuis maintenant douze ans, et ce en nous proposant un cocktail de fun, d'action et d'humour, dans un soft cependant également réputé pour sa difficulté, ne laissant clairement pas le droit à l'erreur.


On notera que ce septième épisode est le premier de la série à ne pas a avoir eu droit à une sortie arcade (les épisodes annexes sont exclus). Un passage sur Xbox Live arcade est néanmoins prévu, ainsi, il sera possible dans un futur proche de s'essayer à Metal Slug 7 sur son écran de télévision. En attendant, ce nouveau volet ne change pas sa recette, en se voulant toujours aussi réservé à l'élite du pad, ceux qui n'ont pas à passer en mode facile pour avancer au-delà du niveau deux.

Une supérieure bien sexy

On parvient toutefois à dénicher une petite trouvaille assez sympathique, qui se trouve être l'Ecole de Combat. Sous les ordres d'une charmante instructrice (qui s'appelle Cynthia, débrouillez-vous pour connaitre le reste), vous aurez à remplir des missions dites d'entrainement, mais qui se révèleront bien corsées tout de même. Elles ont chacune un niveau de difficulté, et reprennent les missions du mode principal. Tantôt il vous sera demandé de terminer un niveau sans vous faire toucher une seule fois, tantôt ce sera un ballon qu'il faudra emmener au fin fond du niveau sans lui faire toucher le sol.


On ne peut certes pas dire, à l'instar des missions VR de Metal Gear Solid, que ce mode soit un passage obligé avant de s'attaquer au gros du jeu. Mais il représentera aussi un moyen de se détendre, en discutant avec Cynthia de temps en temps, qui se livrera toujours un peu plus au fil de vos réussites. La traduction française est d'ailleurs de bonne facture, ce qui est appréciable, même dans un jeu de ce genre où le langage qui prime est celui des armes.

58 minutes (ou plus) pour survivre

Les habitués ne seront en aucun cas dépaysés, puisqu'on retrouve les prisonniers à sauver toujours amis de François Corbier, le grand méchant qu'est Morden, ainsi qu'une tonne d'ennemis et un peu moins de boss à se mettre sous la dent. Et comme il fait toujours bon d'arriver chez les autres avec un petit quelque chose dans les mains, les développeurs vous proposent des fusils à pompe, lances-flammes, lasers et grenades (entre autres) à offrir à vos nouvelles connaissances. Le couteau sera même autorisé lors de corps-à-corps. De temps en temps, vous pourrez vous glisser dans la peau de "Metal Slugs" (limaces en métal), disposant d'une puissance pas mal de fois supérieure à la vôtre en temps normal, mais dont il sera nécessaire de s'éjecter quand les dégâts reçus seront trop importants.


Passons à la difficulté du soft, relevée. Metal Slug ne devient ainsi pas un jeu casual comme beaucoup sur Nintendo DS, et on ne pourra que s'en réjouir. Alors, si le challenge ne s'avérait pas suffisamment juste à votre goût, passez en mode Débutant, vous disposerez de cinq continues supplémentaires et votre arme de base sera plus puissante. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le plaisir de jeu ne s'en trouvera pas réduit. On pourrait même dire que le jeu devient abordable dans ce mode, même si parvenir au bout des sept niveaux que compte le jeu ne sera pas une balade de santé. On ne sait parfois pas où donner de la tête, tant l'écran se remplit progressivement de tirs fusant de toute part.

Travailler plus pour gagner plus

Tout ceci a un prix, celui de ralentir l'action lors d'une surcharge de l'écran en personnages et effets. Mais ils ne gênent en rien l'action, certains y trouveront même un certain charme. Les graphismes sont à la hauteur des volets Neo-Geo (toutes proportions gardées), et  l'ensemble est toujours aussi vivant. Impossible de ne pas parler des gros sprites, superbement animés, et une assez bonne surprise vous attend à ce sujet dans les derniers niveaux. On pourra regretter un relatif manque de variété graphique, quoiqu'au final, les décors se retrouvent assez vite recouverts de balles, explosions et de fumée.


L'action se passe sur l'écran du haut, tandis que celui du bas vous servira à regarder le plan du niveau en cours, en vous déplaçant avec le stylet. Fonction des plus dispensables, vous pourrez ranger votre outil sans crainte avant de débuter une partie. Des mini-jeux auraient pu être un bon prétexte à son utilisation, mais SNK Playmore a préféré ne pas se disperser. L'originalité est pourtant (presque) toujours bienvenue. Mais comme on dira dans ce cas-ci, c'est dans les nouveaux pots qu'on fait du neuf avec du vieux (à peu près). C'est ainsi que l'on retrouvera avec plaisir ce système qui multiplie les points obtenus en éliminant les ennemis à la suite. La quête du high-score saura trouver ses adeptes.

Conclusion

Metal Slug 7 ne possède finalement que peu de défauts. Mais ils valent leur pesant de cacahuètes. Empreint de moins de folie que les opus précédents, et surtout d'un mode deux joueurs inexistant, ce ne sera pas l'épisode ultime de la série. Le temps d'une partie, il saura se montrer divertissant. Mais le "grand public" ne sera peut-être pas enclin à persévérer pour parvenir à le terminer. Et même en étant doué de compétences hors du commun, boucler les sept niveaux ne représentera que l'affaire d'une heure ou deux, voire un peu plus. Cela reste bien peu en regard du prix du jeu. Et les six personnages disponibles à sélectionner n'y changeront rien. Un bon petit jeu, pas facile à conseiller en neuf toutefois.

Metal Slug 7 est disponible à partir de 33,33€.

+ Les plus

  • La DS a enfin son Metal Slug
  • La guerre en s'amusant !
  • Une jouabilité sans faille

- Les moins

  • Un peu trop "sage" ?
  • Une difficulté et une durée de vie discutables
  • Deuxième écran mal exploité