C'est à la fois une nouvelle preuve que le WiMAX n'est pas forcément un modèle économique capable de durer dans le temps ( au moins au niveau de réseaux nationaux ) et une sorte de porte de sortie honorable pour les opérateurs qui s'y sont lancés.

Clearwire, gestionnaire du premier réseau WiMAX national aux Etats-Unis, qui fait intervenir l'opérateur Sprint, vient d'annoncer le lancement d'expérimentations utilisant une toute autre technologie, dite LTE ( Long Term Evolution ).

Cette annonce ne signe pas la mort du WiMAX et avait déjà été évoquée il y a plusieurs mois. Il s'agit plutôt de parvenir à faire cohabiter WiMAX et LTE sur le même réseau et de proposer les ressources des deux technologies radio capables d'offrir du très haut débit mobile.


Tenir compte des évolutions disponibles, d'où qu'elles viennent

Avec l'arrivée très prochaine des premiers réseaux LTE bâtis par les concurrents Verizon et AT&T, Sprint sait que le WiMAX seul, malgré ses deux ans d'avance, ne lui suffira pas pour faire le poids, d'autant plus que LTE a été très majoritairement choisi par les opérateurs un peu partout dans le monde.

Plutôt que de se couper du reste de l'industrie et de fonctionner sur un standard qui risque de se retrouver bien seul d'ici cinq ans, Sprint et Clearwire préparent une transition que d'autres, comme le fournisseur WiMAX israélien Alvarion, ont déjà anticipée : l'utilisation conjointe du WiMAX et de LTE.

Clearwire dispose de réserves spectrales suffisantes pour accueillir LTE en plus de WiMAX et constituer un réseau mobile unique à très haut débit : " au final, les consommateurs se fichent des acronymes techniques, mais ils sont intéressés par la qualité et l'accès abordable aux services Internet qui fonctionnent où et quand ils le veulent, et c'est ce que nous voulons leur fournir ", explique John Saw, directeur des opérations de Clearwire, qui rappelle l'aspect agnostique dans le choix des technologies.


Fournir des débits de 20 à 70 Mbps
LTE logo pro Les expérimentations vont être menées en collaboration avec l'équipementier chinois Huawei Technologies qui fournira l'infrastructure compatible, mais aussi avec Samsung Electronics et Beceem pour évaluer les possibilités d'un réseau multimode WiMAX / LTE.

D'autres opérateurs mobiles, potentiellement intéressés par l'éventualité d'un tel double réseau mobile participeront aussi au pilote. Ce dernier testera différentes configurations du signal : FDD-LTE, TDD-LTE et un usage mixte de ces modulations avec le WiMAX.

Avec 20 MHz de bande passante et une utilisation de la bande 2,5 / 2,6 GHz, cela devrait notamment permettre d'atteindre des débits descendants de 20 à 70 Mbps, bien plus élevés que les 5 à 12 Mbps promis au démarrage des premiers réseaux LTE aux Etats-Unis ( c'est Verizon qui avait proposé cette fourchette ).

Il sera aussi question de tester les possibilités d'un réseau tout-IP, capable de relier de très nombreux terminaux et équipements hétérogènes.