Face à des revenus voix et SMS amenés à se contracter au profit des revenus issus de la data mobile, et avec des forfaits mobiles dont les prix ont fondu avec l'arrivée des forfaits mobiles low cost, abaissant le revenu moyen généré par utilisateur ( ARPU ), les opérateurs mobiles européens voient dans les réseaux mobiles 4G qu'ils commencent à déployer le moyen de redonner de la valeur à leurs offres.

C'est une stratégie ouvertement affichée par les opérateurs mobiles français dont certains revendiquent un surcoût de quelques euros pour accéder à la 4G et qui affirment que le très haut débit mobile rééquilibrera le secteur avec une remontée des prix tout en permettant de répondre à la croissance de la demande en data.

On notera tout de même que certains opérateurs en Europe annoncent dès à présent qu'ils proposeront la 4G sans surcoût par rapport à la 3G et que d'autres baissent déjà leurs prix quelques mois seulement après le début de l'ouverture de leur réseau 4G.

La relance de valeur par la 4G n'est donc pas si évidente qu'annoncée et le retour d'expérience des opérateurs mobiles coréens, qui exploitent des réseaux 4G depuis plus presque deux ans et qui sont souvent pris comme modèle, ne va pas exactement dans ce sens.


Une 4G coréenne...mi-figue mi-raisin
LTE logo pro  Lors du salon MWC 2013 de Barcelone, ils ont souligné que la 4G rencontrait un vrai succès auprès des consommateurs...mais que ces derniers n'étaient pas prêts à payer un surcoût, obligeant les opérateurs à multiplier les opérations de séduction par des remises, des ajustements de prix et par d'importantes subventions des terminaux, ce qui rend complexe la rentabilisation des investissements importants pour bâtir les infrastructures.

" Nous avons constaté une augmentation de 13 dollars de l'ARPU par rapport à la 3G. C'est déjà bien mais cela pourrait ne pas suffire pour compenser les énormes investissements nécessaires avec LTE ", a commenté le CEO de l'opérateur SK.

Et une fois qu'un opérateur (et pas forcément le leader de son marché) se lance sur la 4G, les autres doivent réagir très vite pour ne pas être distancés et se retrouvent obligés d'investir sans être assurés d'un minimum de retour sur investissement.

Car si les abonnés consomment en moyenne un peu de 300 Mo de data mensuelle sur les réseaux 3G, la consommation passe à près de 2 Go en 4G qu'il faut pouvoir assurer par des infrastructures adaptées, qui elles-mêmes évoluent de plus en plus vite et dont la modernisation finit par ressembler à une fuite en avant. Jusqu'à un point de rupture ?

Source : Reuters