Cela fait des années que les équipementiers chinois tentent de conquérir le marché US, après s'être bien implantés en Europe mais ils doivent affronter une hostilité franche du gouvernement américain qui ne veut pas voir leurs équipements dans les coeurs des réseaux de télécommunications des opérateurs nationaux.

Au coeur du débat, qui a principalement concerné l'équipementier Huawei, il y a la crainte de voir ces équipements servir de passerelles pour de l'espionnage par les services de renseignement chinois. Les plus petites tentatives d'acquisitions de sociétés américaines par ces groupes télécom chinois sont étroitement scrutées (et souvent bloquées) tandis que les gros contrats leur sont systématiquement refusés.

Huawei logo  Huawei a tenté plusieurs approches pour arrondir cette méfiance, en proposant des audits sur ses équipements, puis en montant un groupe de lobbying pour plaider sa cause mais le rapport d'octobre 2012, qui suggère que les équipementiers chinois représentent une menace potentielle pour la sécurité nationale des USA, malgré la faiblesse des preuves avancées, a encore compliqué la situation.

" Nous ne sommes plus intéressés par le marché US ", a indiqué Eric Xu, l'un des responsables de Huawei alors que le groupe a commencé à redéfinir sa stratégie pour se développer partout ailleurs. Malgré ses opportunités, notamment en matière de 4G, le marché US n'est plus considéré comme stratégique par l'équipementier.

Le Financial Times rapporte que Huawei emploie toujours 1400 salariés aux Etats-Unis mais que son équipe de R&D est passée de 800 ingénieurs à 500, tandis que les forces de vente ont aussi été réduites. Le groupe reste malgré tout présent aux Etats-Unis via ses téléphones portables et smartphones, dont de nombreux modèles ont été annoncés en début d'année.

En Europe, Huawei et ZTE sont sous la menace du lancement d'une procédure par la Commission européenne pour des pratiques de dumping qui leur auraient permis de prendre rapidement des parts de marché mais la crainte du déclenchement d'une réaction en chaîne et de représailles contre les équipementiers européens refroidit les ardeurs.

Source : Financial Times