Professeur, raconte-nous une histoire

Le marché de la consommation vidéoludique s'étant élargi ces dernières années, notamment avec l'arrivée des nouvelles console de Nintendo, l'offre en terme de jeux a également subi quelques modifications. Si l'on retrouve des jeux de qualité, force est de constater que de nombreux éditeurs s'adonnent à la commercialisation de nombreux jeux grand public. La jouabilité de la DS aidant, de nombreuses productions apparentes à des logiciels fleurissent dans les commerces. Après avoir écoulé quelques dizaines de millions d'exemplaires par delà le monde, le Dr. Kawashima n'a pas mis longtemps à donner naissance à des émules, dont l'intriguant Professor Heinz Wolff's Gravity.

Particulièrement connu au Royaume-Uni pour ses émissions de télévision et de radio telles que « The Great Egg Race », « Young Scientists of the Year » ou encore « Great Experiments Which Changed the World », le professeur a surtout basé la majorité de sa carrière sur l'étude de la Bio-ingénierie, avant de devenir un membre honoraire de l'Agence Spatiale Européenne en 1975. Se montrant passionné par les sciences, Heinz Wolff affirme vouloir transmettre l'importance de l'éducation de la matière aux jeunes, les sensibilisant sur les conséquences sociales et éthiques des progrès et des recherches dans le domaine. Pour cela, le bonhomme n'hésite pas à présenter son domaine de prédilection d'une manière totalement ludique via les médias actuellement en vogue. C'est donc en toute logique que l'on retrouve l'un de ses projet sur consoles et PC.


Si le packaging de Professor Heinz Wolff's Gravity se présente sous l'effigie du vieux loup de mer, sachez que ce dernier n'aura qu'un léger rôle de conseiller dans le jeu. En effet, ce dernier s'affichera sur l'écran supérieur de la console lors de votre premier lancement, vous aiguillant sur les buts et les actions possibles. Bref, il fait office de didacticiel plutôt complet, puisqu'il n'hésitera pas à vous expliquer les moindres détails et ce, jusque dans les options.

À la fois commercialisé sur PC et DS, force est de constater qu'EM Studios, développeur du titre, ont cherché à utiliser uniquement les supports aux capacités de pointage optimales. Sur DS, la prise en main se veut en grande partie au stylet, via l'écran tactile de la console. Le jeu se basant sur les comportements d'objets dans l'espace, force est de constater que la méthode semble bien choisie afin d'apprécier les distances et les puissances que vous devrez gérer à l'aide de votre instinct et d'un soupçon de bon sens.

Roule ta boule

Le concept de Gravity est simple et concis : vous évoluez dans pas moins de 100 niveaux dans lesquels il vous suffira de produire une réaction en chaîne afin d'actionner un interrupteur. Simple, me direz-vous ? Bien au contraire, le jeu joue la carte de la difficulté évolutive, proposant des tableaux de plus en plus tordus, nécessitant quelques longues expériences avant d'atteindre l'objectif. Dans chaque cas, vous disposerez d'un élément déclencheur (une boule et dans de rares cas, un chariot), ainsi qu'une poignée d'objets. Des perches aux blocs en passant par tremplins et autres billes, vous devrez trouver la disposition la plus efficace pour actionner le bouton rouge. Si les déplacements des éléments se font entièrement au stylet (par la fonction du glisser-déposer), tandis que les rotations s'effectuent à la croix directionnelle (ou via les gâchettes pour des quarts de tour).

Si d'entrée de jeu, vous vous concentrez sur les déplacements de la boule vers l'interrupteur, vous apprendrez vite qu'il existe d'autres subterfuges pour mener à bien les niveaux. Vous pourrez, par exemple, jouer de la puissance de la gravité pour éjecter des petits objets... On regrettera malgré tout la faible variété des objets mis à votre disposition. Nous aurions apprécié avoir des formes plus incongrues, permettant des actions légèrement plus subtiles, plus originales, lors des niveaux les plus avancés. Toujours est-il que les environnements, quant à eux, sont construits de façon originale, poussant le joueur à se creuser la tête et à faire de nombreux tests.


À ce sujet d'ailleurs, sachez que le lancement de la réaction s'effectue avec la touche A. Au début de chaque niveau, il est même conseillé d'actionner cette fonction, afin d'apprécier les comportements de la boules / du chariot. Plutôt que de laisser le joueur perdre du temps à replacer les objets tombés, les touches X et Y serviront à rétablir la configuration précédente. Étant donné que des déplacements s'avèrent souvent périlleux, cette fonction n'est pas de refus. En effet, nous reconnaissons que la précision de Gravity n'est pas des plus confortable puisqu'elle démontre des inefficacités de sélection. Il n'est pas rare d'ouvrir l'inventaire au lieu de déplacer un objet, etc. En partant de là, les positionnements peuvent s'avérer quelque peu exaspérants.

Néanmoins, Gravity présente une très bonne gestion de la physique, en corrélation avec le volume des objets. Vous pourrez l'apprécier dans les 100 niveaux du jeu, mais également dans les cinq bacs à sable à débloquer au fil de votre avancée. Ces derniers n'ont pas de but précis, si ce n'est faire des essais à votre convenance via divers éléments. Prônant son accessibilité, le soft offre des indices à utiliser dans le cadre où vous rencontrez des difficultés sur un puzzle. Ce ne sera cependant pas gratuit puisque chaque coup de pouce requiert des points. Si malgré cela, vous n'arrivez pas à trouver la solution, il est possible de passer à l'étape suivante, si toutefois vous disposez d'une étoile jaune. Malgré tout, le jeu se montre assez court à clôturer et l'absence de l'éditeur de niveau (pourtant présent dans la version PC) joue en la défaveur du taux de rejouabilité.

Un challenge permanent ?

Outre le mode principal, Gravity offre un mode groupe. Contrairement à ce que vous pourriez supposer, il ne s'agit pas d'un espace online et pas vraiment orienté multijoueur. Dans le cas présent, trois parties supplémentaires vous sont proposées. Le premier d'entre-eux, « Tour la plus haute », invite les joueurs à construire l'architecture la plus élevée possible. Seulement, le temps vous est compté et à échéance, un séisme se déclenche, entraînant d'irrémédiables mouvements de terrain. Le calcul de la hauteur s'effectuant qu'après la catastrophe, il faudra user de pertinence dans la construction de votre tour. Le second mode, « Par-dessus », vous permet de contrôler un petit canon. À l'aide de votre stylet, vous devrez configurer la trajectoire pour placer vos projectiles dans les sceaux. Enfin, le troisième mode, « Branle-bas », vous serez toujours aux mains d'un canon, mais cette fois-ci pour détruire des blocs colorés, façon Tetris.

Bien que ces ajouts s'avèrent appréciables, le challenge se veut assez minimal puisque les scores ne débloquent aucun contenu et ne peuvent même pas être échangés en ligne. Qui plus est, les quelques problèmes de maniabilités sus-nommés sont ici aussi d'actualité.


En terme de réalisation, le rendu graphique n'est pas des plus réussis sur cette version DS. En effet, les éléments mobiles se voient particulièrement pixelisés, entravant en partie la bonne visibilité. Le professeur Wolff n'est pour le coup résolument pas à son avantage. Néanmoins, le jeu bénéficie d'une certaine aura grâce à ses fonds d'écran particulièrement colorés et agréables, offrant une réelle dimension de diversité à chaque tableau. Ainsi, la redondance est quelque peu estompée. Pour ce qui est de la partie audio, ne vous attendez pas à des merveilles. Les quelques thèmes sonores présents se veulent pour la plupart paisibles, mais reviennent sans cesse d'un niveau à l'autre. Certains d'entre-eux accusent d'ailleurs une certaine faute de goût (celui du menu principal par exemple...). Les bruitages, quasi-inexistants, se montrent parfois totalement décalés avec les actions. Le roulement de boule en est un parfait exemple.

Bien que nous sommes loin d'un blockbuster en puissance, Professor Heinz Wolff's Gravity se montre comme un jeu de bon aloi. En effet, il peut se targuer d'offrir un réel aspect ludique / amusant à l'étude des lois de la physique. Bien qu'il ne s'agit pas fondamentalement d'un véritable logiciel d'apprentissage, Gravity est de nature à appâter le joueur, l'intéresser à la science. Cette politique colle d'ailleurs parfaitement à celle voulue par le professeur Heinz Wolff. Malgré tout, la version DS ne se montre pas suffisamment efficace, en comparaison avec l'opus PC et la précision de la souris. Qui plus est, la version portable comprend du contenu moindre, à commencer par l'éditeur de niveaux, ainsi que le quatrième mode subsidiaire. Ainsi, on se retrouve face à un contenu un poil limite en comparaison avec le prix du soft.


Professor Heinz Wolff's Gravity est disponible à l'achat à partir de 19,99 €.

+ Les plus

  • Concept ludique et original
  • Bonne accessibilité
  • Level-design varié
  • Moteur physique pertinent

- Les moins

  • Imprécisions du stylet
  • Réalisation technique faiblarde
  • Réalisation sonore aux fraises
  • Contenu allégé par rapport à la version PC
  • Le prix