Un ninja pas discret

From Software a une grande expérience dans le monde de l’action et des combats, il a notamment été responsable des Tenchu et des Armored Core. Sans surprise, ce dernier se lance à la poursuite du très technique Ninja Gaiden II avec qui il ne partage, à vrai dire, que peu de choses. On retrouve la thématique ninja au travers d’un héros très caricatural.

Ken Ogawa est un ninja des temps modernes, il possède tout l’attirail de ses confrères médiévaux mais se voit être chargé d’éradiquer des adversaires tout à fait originaux. Les étranges créatures que nous allons tuer sont en fait le résultat de mutations génétiques dues à un puissant virus. Soyez prévenus, il est uniquement question de tuer, de démembrer ou encore d’arracher.

Ninja Blade est un concentré d’action pur et dur qui laisse peu de répit aux joueurs, il se veut d’ailleurs bien plus bourrin et moins technique que son concurrent direct. Dans ce Tokyo des années 2015, nous alternerons successivement entre action et exploration. Elle se limite à des passages courts et met à contribution les capacités de notre protagoniste.

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Tantôt il s’agira de sauter, tantôt il s’agira de courir sur des parois instables. Quelques puzzles viendront rappeler au joueur qu’il possède aussi une sorte de shuriken géant. A l’origine, cet instrument de guerre possède trois rôles. Mais son utilisation pénalisante fait qu’au final, ce dernier servira uniquement à faire progresser la trame scénaristique.

Celui-ci peut à titre d’exemple éteindre des incendies, immoler des créatures ou encore provoquer des chocs électriques. Il n’est pas question d’infiltration et de discrétion, ici tout se fait dans le plus grand vacarme et la plus grande violence. Au total, trois armes sont disponibles, chacune d’entre elles ont un rôle précis qu’il ne faudra pas négliger sous peine de perdre en efficacité.

Le sabre traditionnel est l’arme passe-partout. Rapide et efficace, il sert dans la plupart des combats. Il arrive parfois de tomber sur des ennemies blindés, c’est là qu’entre en scène le sabre lourd permettant non seulement de vaincre ces adversaires mais aussi de briser des parois fragiles, en contrepartie, il nous faut avoir un bon timing.

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Simple et accessible

On termine avec les sabres courts pouvant se transformer en arme à distance, ils déclenchent des coups très rapides et peuvent par la même occasion tuer des opposants volants. Ils ont aussi un rôle de support logistique et agissent comme un grappin d’appoint. Ces armes nous pouvons les améliorer moyennant finances.

Les orbes rouges que l’on récupère à la mort des ennemis font office de monnaie d’échange. En améliorant une arme, on augmente son pouvoir offensif et on débloque en parallèle un nouveau coup en général plus puissant. Impossible donc d’accéder à de nouveaux styles de combat et consorts. Comme on peut le voir, les améliorations sont basiques.

Parfois, notre héros sera confronté à des actions extrêmement véloces ou des projectiles invisibles, dans ces cas là il pourra utiliser sa vision ninja pour faciliter la tâche du joueur. Les enchaînements sont présents et limités dans leur nombre, cela favorise en quelque sorte le bourrinage qui fonctionne dans la grande majorité des cas.

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Les interactions les plus importantes du jeu s’effectuent au travers de QTE, qu’il s’agisse d’éviter un danger, de bouger une grue ou encore de surfer sur un missile, ces moments interactifs impliquent directement le joueur et lui évite d’être passif. En cas d’échec, le jeu revient immédiatement sur l’erreur, inutile donc de s’énerver.

Extrêmement nombreuses, ces QTE donnent naissance à des cinématiques qui dépassent l’entendement, à des actions surréalistes comme l’arrêt d’un avion civil à mains nues ou l’anéantissement d’une araignée géante. Grâce à elles on ressent la toute puissance de Ken et le joli travail effectué sur la mise en scène abusive quoique divertissante.

Les phases de chute libre ou de rail-shooting ont un déroulement linéaire, elles servent principalement à diversifier le tout. Ninja Blade se compose de neuf niveaux scriptés à souhait, ils peuvent se finir en sept-huit heures. On regrette l’impossibilité de sauvegarder en cours de partie, il est impératif de finir un niveau sous peine de devoir tout recommencer.

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Dur, dur d'être un ninja

Ninja Blade Tout n’est pas rose pour le jeu de From Software, il souffre de défauts techniques et ergonomiques. L’intelligence artificielle se montre trop attentiste et attend tout bonnement de mourir. L’ensemble souffre aussi de rares saccades présentes lors de gros combats, et les cameras ont parfois le mauvais goût d’être mal placées.

On aurait certainement compris leur présence dans un jeu de stratégie, mais dans un jeu d’action il faut avouer que la pilule a du mal à passer. Autrement, textures, animations et doublages sont corrects, ils alternent entre le moyen et le mauvais. Les bruitages s’en sortent mieux à ce niveau là et font preuve d’une justesse.

Bourré de QTE et diablement accessible, Ninja Blade joue dans une autre cour. Les perfectionnistes devront passer leur chemin tant le concept est simplifié, les joueurs occasionnels auront eux l’occasion de s’amuser sans être victime d’une difficulté surhumaine.

Ninja Blade est disponible à partir de 55,96 €.

+ Les plus

  • Bonne exploitation des QTE
  • Les cinématiques
  • La bande sonore
  • Archi accessible
  • Boss énormes

- Les moins

  • Combats peu techniques
  • Graphismes décevants
  • Scénario bancal
  • Trop de QTE ?
  • Court