Un chiffre d'affaires global encourageant
Pour certains de ces éditeurs, la situation a tendance à se dégrader du fait de la consolidation du marché et de son éclatement. Le rapport " Cartographie éclairante des éditeurs de logiciel français " précise que cette industrie compte 60.000 salariés dans l'Hexagone et 8.000 à l'étranger, pour un chiffre d'affaires global de 7,2 milliards d'euros dont 30% pour le marché domestique.

Le rapport stipule par ailleurs que " son impact sur l'économie de l'informatique française reste fondamental en termes de services induits, d'effets sur l'emploi et de croissance ". D'après CXP et IDC, la France ne compte " pas suffisamment de grands éditeurs internationaux de logiciels, aucun éditeur de logiciel français ne se positionnant parmi les 20 premiers mondiaux ". Il ne s'agit pas pour autant d'une spécificité française puisque les logiciels des autres pays européens peinent également à se faire une place face aux leaders d'outre-Atlantique.

" Si la France ne se distingue pas par son industrie du logiciel dans son ensemble, elle dispose néanmoins de champions internationaux dans leur secteur d'activité. Dassault Systèmes pour la CAO et le PLM, et Business Objects pour le « business intelligence » sont, par exemple, les leaders dans leurs marchés respectifs. GL Trade est un acteur important des transactions financières. " indique le rapport accessible sur le site de Syntec.


De trop grandes disparités
Si le chiffre d'affaires global est plutôt satisfaisant, il existe un contraste prononcé entre les gros éditeurs et les petits. 80 % des entreprises réalisent un chiffre d'affaires inférieur à un million d'euros chaque année tandis qu'une centaine de sociétés éditrices de logiciels se détache avec un CA supérieur à 10 millions d'euros par an.

Gazelles logiciels editeurs png small

A l'inverse, le rapport pointe du doigt les " gazelles " de cette industrie, ces petites sociétés qui rencontrent une croissance plus forte que la moyenne et qui créent des emplois plus vite que les autres. 152 sociétés sont concernées sur les 605 interrogées :

" Elles sont tout de même 42% à réaliser plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en 2005. Leurs choix technologiques et commerciaux sont résolument innovants. Ces éditeurs font plus que d'autres le choix de l’open source pour l’infrastructure de leurs développement, ou celui du mode locatif et/ou hébergé pour la diffusion de leur solution : 12% d’entre eux ne commercialisent leur offre qu’en ASP. " ajoute l'étude des deux cabinets.

Alors que " l’industrie du logiciel mondiale va traverser une période de fortes turbulences, induite par un phénomène de concentration croissante qui émerge rapidement ", les éditeurs français devront, selon le rapport, faire " le choix de tenter leur chance de manière indépendante ou de s’adosser à des sociétés majeures du secteur des technologies de l’information et profiter ainsi de l’effet d’entraînement qu’elles produisent. "

La situation s'avère, en tout état de cause, délicate pour le secteur logiciel français.