Les différences de vue entre l'Europe et les Etats-Unis concernant le fonctionnement des géants du Web et leur façon d'utiliser les données des utilisateurs de leurs services continuent de faire des étincelles entre les deux continents.

Les grandes multinationales font l'objet d'une surveillance croissance, que ce soit pour leurs méthodes d'optimisation fiscale poussées qui leur permettent de verser très peu d'impôt, les risques d'abus de position dominante ou pour leur avidité en matière de données personnelles, heurtant une conception européenne plus mesurée et protectrice sur ce point.

Europe logo pro  Face aux risques d'une régulation européenne renforcée, les grands groupes high-tech US multiplient les menaces explicites et implicites, faisant valoir les dangers de mesures trop restrictives sur l'économie et la croissance du Vieux Continent, qui pourrait se trouver distancé en matière de déploiement des nouveaux services du Web.

Cela n'empêche pas la Commission européenne de chercher à remettre un peu d'ordre dans les déséquilibres grandissants entre les géants de l'Internet et les entreprises nationales ne disposant pas des moyens et des atouts de grands groupes aux nombreuses filiales jusque dans les paradis fiscaux.

Le Financial Times rapporte que la Commission envisage d'ouvrir une enquête avant la fin de l'année sur les pratiques de Google et Amazon en matière de recherche Web et d'utilisation des données des utilisateurs.

Faisant écho aux appels à une régulation de la part des ministres de l'Economie français (Emmanuel Macron) et allemand (Sigmar Gabriel), la Commission cherchera à évaluer l'impact des liens sponsorisés et des publicités dans les résultats affichés par les requêtes des utilisateurs, et dans quelle mesure ces derniers ont la possibilité ou pas de passer d'une plate-forme à une autre.

On se souvient de la sortie de Stéphane Richard, PDG d'Orange, déclarant que l'Europe, tout en reconnaissant l'apport des multinationales américaines, ne doit pas devenir pour autant le "paillasson" des Etats-Unis.

Source : Financial Times