Introduction
L'union fait la force entend on parfois dire. C'est certains dans la plupart des cas. Il se dit aussi que les mariages qui vont à l'encontre des "habitudes" (âge, race, sexe notamment) ne sont pas les moins solides, galvanisés qu'ils sont par l'adversité ressentie. Bref, en accouplant deux types de jeux en un seul on a le droit de se dire que le bébé sera un bel enfant cumulant les plaisirs des deux parties. En même temps, on a déjà vu des softs tentant d'intégrer différents styles qui ont fini au placard aussitôt déballés tellement cela sentait le commercial à plein tube.
Alors quand on a appris que EA et Phenomenic s'étaient mis en tête de nous filer le rejeton naturel d'un STR et d'un jeu de cartes à la Magic, on a balancé entre l'hystérie qui saisit les foules à la venue d'un nouveau messie en criant "c'est le plus beau jour de ma vie" et le scepticisme le plus complet en tentant d'imaginer un tant soit peu ce à quoi cet ersatz allait pouvoir ressembler. On se voyait déjà avec son guerrier flamboyant, balançant une carte devant lui faisant apparaitre un abysse engloutissant les damnés d'en face, avec une animation moisie à la clé. Mais bon, sur ce coup-ci on s'était parfaitement trompé.
Un mariage de dé-raison?
Voila donc en quoi consiste Battleforge le bien nommé. En fait le soft se scinde en deux moments distincts. Le premier, et peut être le plus important, est la constitution de ses ou son deck, c'est à dire de son paquet de cartes qui vont lui servir lors de la partie "in game". Cette poignée de vingt cartes est à choisir parmi quatre éléments éculés que sont la glace, le feu, la nature et l'ombre. Pour la glace et le feu on vous passe les explications, celles portant sur la nature réparatrice et l'ombre proche des morts vivants nécessitant à peine plus de précisions.
Et bien entendu, à l'intérieur de ces quatre éléments, on pioche ses cartes pour se constituer une main permettant de répondre à toutes les situations ou alors avec un caractère particulier très affirmé. Ainsi, on dispose de cartes d'unités, de cartes de sorts et de cartes bâtiments défensifs et enfin de cartes spéciales particulièrement efficaces mais terriblement gourmandes. Gourmandes en quoi nous direz-vous? Bonne question of course, puisqu'ici il n'est point besoin de construire son village ou ses bâtiments pour créer ses unités.
En fait, la seule ressource nécessaire est l'énergie qui croit en fonction du nombre de générateurs en votre possession. Mais il est également nécessaire de posséder au moins un orbe de couleur pour pouvoir accéder aux cartes dont la couleur est afférente. Par exemple, les archers du froid nécessitent un orbe bleu mais d'autres cartes telles la tour de feu requièrent un orbe rouge et deux autres orbes sans distinction de couleur. Bref, on imagine assez vite les nombreuses combinaisons de deck possible d'autant que même les sorts les plus puissants peuvent se lancer en possédant trois ou quatre orbes dont un seul de sa couleur.
On se met au boulot
Malgré tout, si la préparation des decks est une étape importante si ce n'est cruciale pour ne pas se retrouver le nez dans la pelouse face à une faction bien trop supérieure, la partie STR vient nous rappeler que même inférieur en nombre, un grand commandant d’armée parvient toujours à obtenir la victoire. On retrouve ici les bonnes vieilles formules que sont le défensif à tout va ou le rush de malade qui aboutit souvent aux effets déjà observés par le passé. Il va sans dire que la partie PvP se chargera de déterminer quelle est la meilleure façon de finir victorieux.
Mais pour ce qui est de la beta, on a pu observer une IA dans les canons du genre, parfois particulièrement vindicative et agressive qui oblige à se bouger pour ne pas se faire manger avant que la partie n'ait vraiment commencé ou bien totalement endormie sur sa base que l'on s'échine alors à détruire bout par bout. Bref, cela reste encore à peaufiner à moins que cette variation d'attitudes soit recherchée histoire de ne pas habituer le joueur à une réaction prédéterminée.
On progresse alors sur le terrain à la recherche de points d'énergie et de lieux pour disposer nos orbes histoire de débloquer nos cartes les plus puissantes et appartenant à différents éléments de notre deck. Cela rappelle alors aux joueurs de STR leurs quêtes perpétuelles de ressources pour construire des bâtiments, des unités, etc...Au moins, on pourra donc penser que si la prise en main de son jeu de cartes est un premier pas vers le succès, le reste des commandes à opérer ne devraient pas poser de soucis aux STR-istes de tous poils.
Short Deck Man ?
Reste la perpétuelle question qui se pose lorsque l'on touche à une beta ou une preview, à savoir qu'en sera-t-il au moment de la sortie du jeu? Verra-t-on toujours des map assez joliment dessinés mais qui semblent relativement gourmandes au vu du temps de chargement qu'elles imposent ? L'équilibre sera-t-il de mise entre les types de cartes et les types de joueurs afin qu'on ne se trouve pas démuni au cours des parties online qui pourraient devenir parfaitement jouissives en cas de réponse positive ? En plus, c'est probablement la composante online qui sera la plus importante.
Car il est prévu que ces parties (comme celles offline mais semble-t-il dans une moindre mesure) vous octroient des points permettant d'acheter de nouvelles cartes ou boosters qui vous permettront de composer de nouveaux decks et ainsi de suite. On frémit alors à l'idée que ces achats de cartes en monnaie de singe ne puisse également être obtenue par monnaie sonnante et trébuchante en contemplant les add-on de plus en plus payants de nos chers éditeurs décidément en mal de ressources. Remarquez, dans le jeu de carte réel, ce sont aussi certains nantis qui peuvent démarrer avec des jeux de killer, sans pour autant en faire des dieux du jeu non plus.
Et puis on est encore dans l'expectative concernant la communauté qui se rassemblera, ou pas, autour de battleforge. Si elle vient en masse, elle trouvera une interface qui lui est totalement destinée, faite de chat, de guildes, de mails, de liste de favoris. Bref, une fois mis le doigt dans l'engrenage, entre les copains de jeu et les cartes rares à acquérir, il y a fort à parier que le temps qui sera consacré à ce jeu soit démesuré. Mais ce bien sûr, si et seulement si il sort sans bug (un seul plantage pour notre part) et qu'il n'est pas uniquement destiné aux joueurs argentés pas plus que pourri par les cheats de tous poils. Facile non ?
