Fantavision, en bien mieux

Le premier contact avec Big Bang Mini se fait au niveau de la boîte du jeu. En effet, en l'inclinant, on peut voir une sympathique animation où le stylet provoque de bien jolis feux d'artifices. On sent tout de suite avec cette attention, au demeurant dispensable pour certains, que la cartouche que l'on va insérer dans la DS n'est pas faite du même bois que les autres. C'est une expression, hein.

Les créateurs de Nervous Breakdown (dont le nom japonais est, semblerait-il, parfaitement improbable) nous ressortent à peu de choses près les mêmes ingrédients pour ce Big Bang Mini : volonté d'apporter une touche d'originalité à un genre connu, des modes de jeu à foison, ainsi qu'une soundtrack n'ayant pas vraiment d'équivalent sur la portable. Après le casse-brique, place maintenant au shoot them up. Mais à la verticale, et avec l'impossibilité de se mouvoir et de faire du mal aux méchants en même temps. Et puis, pour ajouter à la singularité du titre, exit les vaisseaux surarmés faisant offices d'ennemis, des pandas volants et autres bizarreries étranges feront très bien l'affaire.

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Dans le genre shoot 'em up décalé, nous avions déjà eu Parodius, qui n'avait pas hésité à miser à fond sur l'absurdité pour offrir aux joueurs un divertissement extrêmement convainquant. Et le dépaysement fera égalemement partie de vos sessions de Big Bang Mini. Alors concrètement, voici comment l'action se déroule : dans le Mode Arcade, vous aurez à traverser neuf mondes, tels que New York, Rio de Janeiro, ou encore Paris, mais dans des représentations plus flashies que d'ordinaire. Eux-mêmes composés de neuf niveaux, auxquels il faudra ajouter un boss qui, battu, vous donnera accès à l'univers suivant. Voilà pour le sensé, passons maintenant à l'atypique.

Je tire ou je me tire ?

C'est bien connu, dans un shoot, on shoote. Ou on tire, en bon français. Sauf qu'ici, au contraire de quasiment la totalité des titres du genre, il ne vous sera pas possible de bouger pendant que vous canarderez vos assaillants. Comme un certain Resident Evil 5, sauf qu'ici, cette particularité représente l'essence de ce jeu. Vous vous faites tirer dessus ? Pensez d'abord à éviter les rafales de vos ennemis avant de leur rendre la pareille. Je ne vous ai pas encore parlé de votre vaisseau, enfin, de ce qui vous servira à nettoyer les niveaux et que vous devrez protéger de la moindre touchette. Ce sera un amas de quelques pixels, un triangle, voire une sphère, cela diffèrera selon les mondes. Pas très esthétique, vous le verrez, mais l'intérêt n'est pas là.

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La manipulation de votre vaisseau (appelons-le comme ça, pour plus de commodité) se fera sur l'écran du bas, et c'est de là que vous pourrez déclencher vos tirs. Mais comment ? Tout simplement en traçant sur l'écran tactile un trait dirigé vers le haut, à la manière du frottement d'une allumette sur son paquet. Alors bien évidemment, la base de cette ligne devra se trouver ailleurs que sur votre vaisseau, sinon, vous risquez de déplacer celui-ci sans le vouloir, et de l'amener vers une possible funeste fin. Une fois cette commande assimilée, il faudra faire très attention.

Car il vous prendra sûrement l'envie de tirer sans discontinuer dans l'espoir d'annihiler le plus d'ennemis possible dans la confusion. Mais c'est une habitude que vous apprendrez à réfréner, car chaque tir n'ayant pas rencontré d'obstacle se retournera irrémédiablement contre vous. Il sera donc primordial d'avoir soit le compas dans l'oeil, soit une agilité certaine. Disposer de ces deux qualités vous rendra sûrement service à plusieurs reprises.

Par des fous, pour des fous ?

Le but à atteindre dans les neuf niveaux composant chaque monde sera de collecter suffisamment d'étoiles pour remplir la barre qui se trouve à gauche sur l'écran inférieur (barre qui disparaitra si vous vous dirigez très près d'elle, bien pensé). Et pour ce faire, à chaque ennemi dégommé, n'oubliez pas de récupérer son étoile (grande ou petite), en zigzaguant à travers les projectiles. Cet objectif ainsi atteint, une zone bonus s'ouvrira à vous. Si vous ratez le challenge qu'elle vous propose, pas de panique, vous pourrez poursuivre l'aventure. Mais en réussissant tous les défis des zones bonus (dont les premières raviveront en vous de doux souvenirs faisant référence aux jeux à points trouvables dans Télé-Loisirs et ses concurrents), dessinant des constellations farfelues et poétiques à la fois, vous débloquerez un nouveau mode. Si vous en ratez un, vous pourrez toujours le recommencer, mais le niveau avant compris. Fort heureusement, ces séquences ne sont jamais bien ardues (hum). Comme un peu tout le reste d'ailleurs.

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Big Bang Mini n'a pas la prétention d'ébouriffer vos mirettes (si, c'est possible, essayez chez vous) en faisant usage d'une fantastique 3D à la manière d'un Gradius V. Il n'a pas non plus été programmé pour être pratiqué des heures et des heures afin d'améliorer ses performances. Le scoring ne concerne en effet pas le gros du jeu. Terminez un niveau, et il sera presqu'inutile d'y revenir, sauf pour quelques minutes de plaisir coloré. Voilà le leitmotif du titre d'Arkedo : le fun, avec des touches de délire, sans chercher à aller plus loin. Certes, un mode Mission vous ouvrira la porte vers des... missions qui vous demanderont par exemple de tuer tel boss en un temps limité, et cette fois-ci, le stress, assez absent lors de vos parties en Arcade, reviendra par pointes.

Le 14 juillet au creux de votre main

Big Bang Mini n'a clairement pas été conçu pour rassasier les hardcore gamers, non. Les joueurs tout court, si. Pas de prise de tête, l'essentiel réside dans l'amusement résultant du maniement de votre stylet sur l'écran tactile de votre DS et des effets qui viendront égayer votre regard. On enchaîne les niveaux sans grand mal, la répétitivité peut se montrer, mais pourtant, on ne lâche pas, impatient(e) de découvrir les quelques surprises réservées par le soft. Les Boss, disposant de plusieurs formes, ne devraient pas vous résister bien longtemps, d'autant plus que pendant ces phases, vous n'aurez pas à vous soucier des projectiles qui ne toucheront pas le Boss.

En parlant de ces boulettes de toutes sortes envoyées pour vous détruire, il est, c'est vrai, assez facile de les éviter. Disons plutôt qu'il est rare qu'on s'acharne dix fois de suite sur un niveau à cause d'elles. Même à grande vitesse et en quantité tout aussi importante, on arrive à se dépêtrer la plupart du temps du bourbier dans lequel on nous colle. Et puis, ajoutons que des armes spécifiques à chaque niveau seront disponibles (comme ce bouclier activé en traçant une ligne horizontale sur l'écran), et autant elles se montreront indispensables à l'usage par moment, autant dans d'autres, les niveaux seront finissables sans même avoir fait appel à elles.

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La bande originale de Big Bang Mini, disponible en téléchargement gratuit, ne m'aura personnellement pas fait grand effet, malgré les éloges qu'elle a récoltées un peu partout. Je reste persuadé qu'il aurait été possible de faire mieux, mais c'est un point de vue bien logiquement subjectif que je porte (doux pléonasme). Les morceaux demeurent agréables cependant, et pas tellement saoûlants. Ils font leur job. Mais sans vraiment exceller. Vous avez le droit de vous plaindre si vous trouvez ce paragraphe dénué de logique et de bon sens.

Une référence, mais pas pour tout le monde

big-bang-mini-jaquette A qui conseiller Big Bang Mini ? Aux amoureux de jeux "à part" ? Oui, car le gameplay ne provoque pas d'enragements contre la console lors d'échecs (sauf en cas d'hypertension), et la durée de vie est suffisamment bonne pour qu'on n'ait pas (trop) à râler. Les fans de shoot them up, quant à eux, pourront juger que le titre d'Arkedo n'est pas bien difficile, avec des patterns pas très surprenants, et que les gourmands de scores à exploser ne sont pas gâtés pour un sou (exception faite du mode Challenge). L'habillage du soft fait en tout cas plaisir à voir, s'adaptant en fonction du monde dans lequel vous vous trouvez, et l'humour sait se faire discret pour apparaitre par brefs moments, mais toujours avec pertinence. Big Bang Mini est de plus proposé à un prix doux, et l'expérience n'en devient que plus accessible.

Big Bang Mini est disponible sur DS à partir de 27,99€.

+ Les plus

  • Une expérience unique
  • La maniabilité sans reproche
  • Jamais la DS n'aura été aussi colorée
  • Le prix

- Les moins

  • Un ensemble répétitif (niveaux et musique)
  • Un scoring guère présent...
  • ...et une durée de vie qui s'en ressent