Coup de chance ou coup de maître ?

Avec plus de deux millions de copies vendues, le développeur nippon avait une bonne raison de poursuivre l’aventure qui fut très moyennement appréciée par la presse spécialisée. Pas question pour autant de rivaliser avec Nintendo qui, de son côté, à écoulé plus de quarante-six millions d’exemplaires, une performance à relativiser.

En effet, le jeu était tout bonnement inclus à l’achat d’une Wii ce qui explique cette faramineuse performance. Sports Island 2 ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, il utilise le même moteur graphique et nous fait part d’un style artistique proche. L’intérêt de ce nouvel opus réside dans ses dix nouveaux sports.

Le titre de Konami n’est pas un jeu de sport à proprement parler, il se compose plutôt de dix mini-jeux exploitant Wiimote et Nunchuk. Le jeu supporte au maximum quatre joueurs et présente des modes relativement conventionnels comme les duels, les tournois et autres défis. Les sports proposés sont, vous allez le voir, pour les moins exotiques.

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On débute avec la balle au prisonnier consistant ni plus ni moins à toucher ses adversaires à l’aide d’une balle pour à terme éliminer l’ensemble de nos concurrents. Au niveau de l’attaque, on peut lancer la balle et effectuer des passes afin de semer le trouble dans les esprits. Quant à la défense, elle a deux choix possibles, rattraper fermement la balle ou l’éviter. Un jeu archi-simple.

La course de moto parait à première vue intéressante mais cette épreuve est littéralement plombée par des contrôles peu réactifs et précis. Pour accélérer et tourner, on incline la Wiimote dans la direction voulue. Pour freiner, il faudra appuyer sur le bouton 1. Plusieurs circuits sont disponibles allant du simple oval au véritable enfer. Mais il est bien difficile de prendre du plaisir tant les contrôles sont mal calibrés.

La natation synchronisée nous propose de gigoter la Wiimote en fonction des instructions données à l’écran. Une fois que le cercle concentrique atteint le pourtour de notre personnage, il faut bouger le contrôleur tantôt de façon générique, tantôt dans une direction donnée. Il est ici question de synchronisation et uniquement cela.

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Simple, trop simple

Grandement simplifié, le Kendo se résume ici en quatre grandes actions, avancer, reculer, attaquer et défendre. Très important dans la vraie vie, le placement des bras et des jambes est passé à la trappe. On se contentera donc de frapper approximativement et de bouger si besoin est.

Le hockey est lui aussi victime d’une simplification. Les feintes, mouvements techniques et autres mises en échec sont absents. Il faudra se contenter d’un match opposant deux équipes de cinq joueurs ressemblant plus à du flipper qu’autre chose. On bouge, on passe et on tire si les conditions sont favorables.

A l’instar de Wii Sports, le tennis peut se jouer en simple ou en double et possède une bibliothèque de gestes empruntés de la vraie vie. Que ce soit pour servir, tirer ou encore lober, le joueur devra reproduire ces gestes. Il est même possible de déplacer manuellement son joueur, mais cela s’effectue via les boutons A/B et la croix directionnelle.

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Vous l’avez bien compris, le pauvre stick analogique de la Nunchuk qui n’attendait que d’être exploité, ne l’est aucunement. La détection des mouvements est quelque peu hasardeuse, effectuer un lob ou un lift relève presque de l’exploit.

Le patinage de vitesse tout comme le ski de bosses sont proches et nécessitent une synchronisation certaine. Il faut suivre les instructions données et bouger la Wiimote vers la gauche ou la droite. L’essentiel, c’est d’avoir un timing parfait et ainsi d’optimiser nos performances sportives. Le ski de bosses nous propose en plus d’effectuer des figures sommaires.

La pétanque parait à mon humble avis être l’un des jeux les plus réussis dans lequel le joueur se doit d’être au plus près du cochonnet.  Il peut bien évidemment tirer ou pointer pour se défaire rapidement de son adversaire. Il est possible de viser précisément et de changer de position si nécessaire. Après, ce n’est qu’une question de maîtrise musculaire pour parvenir à solliciter précisément la Wiimote.

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Une accessibilité à double tranchant

On termine avec le jeu de fléchettes possédant plusieurs modes de jeux. D’un côté, il s’agira d’atteindre un score précis, de l’autre il faudra maximiser ses points et tenter de viser la fameuse case 60 points. La disposition des touches rend quelque peu difficile la tâche dès lors qu’on adopte la position des joueurs de fléchettes.

Pour ma part, j’ai plutôt opté pour la position du sniper, c'est-à-dire tenir la Wiimote comme on tient un fusil d’assaut. Il s’agit en effet d’un jeu de fléchettes, mais cette position se montre pourtant efficace et m’a permis d’atteindre huit fois de suite la fameuse case 60. Comme quoi, on peut avoir de l’imagination et gagner à tous les coups.

Les critiques du premier opus sont toujours valables dans ce second épisode, Konami nous a dégoté des contrôles simples mais relativement imprécis. Parfois, on frise le ridicule avec la non-utilisation du Nunchuk dans le tennis. Au final, les développeurs ont certainement cédé aux sirènes de la simplification, tous les sports présents offrant aux joueurs une trop grande assistance et sont superficiellement exploités.

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De plus, ces sports se montrent on ne peut plus exotiques et n’attirent pas forcément les foules. Graphiquement, le tout se montre très coloré et possède des menus très clairs. On regrettera que les textures employées soient imprécises et les thèmes sonores répétitifs. Les bruitages eux remplissent tout juste leur rôle.

Sympathique et simple d’accès, le jeu prend tout son sens à plusieurs. Il s’adressera à un public plutôt conciliant et patient. Les trente premières minutes d’initiation sont relativement divertissantes, mais la basicité du concept et le manque de contrôle plombent littéralement la durée de vie du titre.

+ Les plus

  • Menus propres
  • Très accessible
  • Sports exotiques

- Les moins

  • Non-support des Mii
  • Jouabilité hasardeuse
  • Durée de vie hautement variable