Introduction

Introduction

En ce mois de septembre un peu plus chargé au rayon sorties, un des premiers de cordée se trouve être l’adaptation d’un des plus grands succès de sieur Quentin Tarantino : Reservoir Dogs. S’agissant d’un film mythique tant pour son action que ses dialogues, sa bande sonore et son  scénario archi connus, on pouvait se demander quels subterfuges  les développeurs de chez Volatile allaient user afin de rendre ce jeu à peu près digne de son devancier cinématographique.

 

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 Mr Blonde et Mr Orange vous souhaitent la bienvenue

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Scénario du jeu

Scénario

Reservoir Dogs (le jeu devrait-on presque préciser…) retrace de façon quasi intégrale les différents moments du film du même nom. Dès lors, le scénario qui nous est proposé ne procure aucune surprise et quiconque a vu le film, suit pas à pas le cheminement sans jamais être perdu. La seule petite liberté qu’aient prise les programmeurs tient dans le seul fait que les différents chapitres qui composent ce soft ne se suivent pas au niveau temporel. Leur enchainement n’est pas totalement identique à celui du film même si le tout reste relativement chronologique.

 

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La présentation des chapitres permet de lire au plus profond de l'âme de malfaiteurs


C’est ainsi que le joueur prend possession des différents personnages du jeu pour les mener à bien dans leurs missions respectives (une vraie lapalissade). Pour mémoire, un groupe de dangereux braqueurs commettent un vol de diamant pour le compte d’un gros type tout vieux et, comme tout se passe mal, chacun cherche à sauver ce qu’il peut, qui les diamants, qui sa bagnole, qui sa peau ! Cette monumentale foirade mène les différents protagonistes (ceux qui survivent en fait…) à se demander lequel d’entre eux a bien pu les livrer en pâture aux forces de l’ordre.

 

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On vous laisse un petit moment pour vous familiariser avec vos amies les armes 


Car bien sûr, les gentils policiers sont à leurs trousses et utilisent tous les moyens pour les entraver dans leurs desseins. Pourtant, ils étaient prévenus que le casse allait avoir lieu. Mais bon, y’avait apéro car le chef venait d’avoir son brevet de natation ou une excuse bidon comme ça et donc ils n’ont pas réussi à les prendre la main dans le sac.

 

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Tant qu'à etre laid, autant faire dans le comique... 

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Prise en main 1/2

Prise en main

La jouabilité du soft est dans son ensemble plutôt correcte si l’on ne s’occupe que de la maniabilité des différents persos. Au début du jeu, d’ailleurs, un petit didacticiel très fun vous permet de comprendre les différentes manipulations qui doivent vous servir pour en sortir : tirer, canarder, arroser, défourailler…mais aussi prendre en otage et menacer. Car il est possible de ne pas tuer tout le monde ! Vous avez le pouvoir d’utiliser les benêts jonchant votre route en les prenant en otage et en menaçant les policier afin qu’ils posent leur arme. En général, un p’tit coup derrière la tête de votre otage suffit à leur faire entendre raison.

 

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Les scènes légendaires sont bien présentes malgré leur rendu médiocre 


De plus, cet apprentissage vous montre comment vous planquer ou vous mettre a couvert tout en butant le premier poulet qui passe. A ce titre, votre entraînement prend une tournure franchement risible, de façon tout à fait volontaire, car vous jouez façon paint-ball avec les autres membres de l’escouade qui par ailleurs endossent des rôles à contre emploi (otage ou caissière de banque…à moustache). Enfin, top du top pour votre prof, il vous enseigne la technique du « carnage » qui est simplement un bonus adrénaline vous autorisant à tirer sur deux milliards de pauvres types en 1,3 seconde.

 

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Le carnage: à essayer...puis à oublier... 


Bref, cette ouverture peut laisser penser que l'ensemble a été bien imaginé et que la partie gameplay du jeu ne souffre aucune contestation. Malheureusement ceci est partiellement vrai et même très partiellement. Car au delà de la prise en main, plus aucune nouveauté à l'horizon. Quelques sorties en voiture égayent gentiment vos excursions pédestres mais hormis cela votre rôle consiste uniquement à passer le niveau, soit en butant tout le monde, soit ...en ne butant pas tout le monde.

 

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J'ai des stats à faire peur...faut pas me croiser au coin d'une ruelle sombre

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Prise en main 2/2

A l'issue de votre niveau, une "note artistique" vous est attribuée, faisant de vous un psychopathe ou un pro du crime. Cet aspect permet uniquement de déterminer l'une des trois fins à laquelle vous avez droit en fonction de votre profil : tendance "psychopathe", tendance "normale" (gloups) ou tendance "pro".

 

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Les conversations avec vos passagers vous donnent des clés essentielles pour la vie... 


Par ailleurs, le niveau de difficulté a été excessivement mal jaugé. La progression est tellement facile, quel que soit le niveau de jeu choisit, qu'on croirait presque qu'un cheat mode a été intégré. Il faut vraiment se laisser tirer dessus une bonne dizaine de fois (deux dans le ventre, cinq dans la tète plus une ou deux ailleurs au moins...) pour succomber à ses blessures...Un bon super héros ne flancherait pas plus vite!! En outre, les munitions sont bien trop nombreuses et il suffit de vous baisser au dessus des nombreux cadavres que vous croisez pour ramasser leur équipement. La tentation de tirer comme à la foire du Trône est si tentante que le jeu devient vite un shoot them all plutôt qu'un jeu d'action...

 

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Quand c'est pas un flic dans le coffre, c'est un copain qui squatte la banquette!


Enfin, il faut souligner l'intelligence artificielle (virtuelle dit on dans ce cas précis ...) des adversaires....Ils sont si faciles à viser et à tuer que le joueur ne prend guère la peine d'user de la "mise à couvert" pour se protéger. Ne vous attendez donc pas à voir les flics vous tendre des pièges ou vraiment vous mettre en difficulté. Bien sûr, pour faire le cake et arriver en faisant fumer les pneus ils sont fortiches. Mais franchement dix sept mètres et demi de dérapage pour finir trente secondes plus tard avec du neuf millimètres en plein milieu du crane, ca fait bien gol-ri...

 

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Une balle dans le bide ça va, trois balles: bonjour les dégâts...

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Graphismes

Graphismes

Coté graphismes, c'est du lourd...ingue. C'est bien simple, les programmeurs se sont pris les pieds dans le tapis de souris ou alors n'ont pas le même goût que le commun des mortels! Pour comparaison, on peut citer deux jeux: Hitman 2 et GTA San Andrea. Et bien il suffit d'imaginer que vous évoluez dans le cadre rigide de Hitman 2, donc pas son point le plus intéressant au regard de ses graphismes très corrects, avec des décors dignes de San Andrea, qui lui table plutôt sur la taille immense et la totale liberté plutôt que sur ce dernier point.

 

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Les flics: peureux et coopératifs, ils sont votre principal souci mais aussi votre outil de plaisir... 


La variété dans les décors n'est pas non plus au menu. Toutefois, sur cet élément, il est nécessaire de se souvenir que le jeu est l'adaptation d'un film et qu'il se doit de respecter son déroulement. Mais bon, les environnements ne sont pas interactifs pour deux sous et hormis les caisses de médicament nonchalamment fixés aux murs de la ville et les portes que vous vous contentez de pousser (ils ne connaissent pas les poignées manifestement chez Volatile) rien ne bouge. Vous avez toute latitude pour briser les différentes vitres qui se dressent dangereusement face à vous mais sinon, les caisses et autres objets ne servent qu'à se protéger des balles. Et, comme il est dit plus haut, il n'est pas franchement utile de se planquer, ce qui limite d'autant plus leur intérêt.

 

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Seul ou en groupe, le flic est une espèce en voie d'extinction...foutue couche d'ozone! 


Les cinématiques, présentes entre chaque niveaux et permettant au joueur courageux et volontaire de suivre le déroulement du scénario, ne sont pas plus convaincantes. Grossièrement détaillées, elles montrent des personnages aussi raide et coordonnés qu'un robot-chien très en vogue au pays du soleil levant mais qui ne ressemble que de loin avec l'homo sapiens dont les articulations sont censées avoir plusieurs axes de rotation. Si la critique est facile et le trait un peu exagéré, le résultat est néanmoins loin des habituelles cinématiques contenues dans presque tous les softs de qualité.

 

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Eloignez les enfants car ici on jure et on fume sans aucune vergogne 


Enfin, détail frustrant, les visages des personnages. Puisqu'il s'agissait de faire une adaptation du film en jeu, il était normal que le joueur puisse retrouver ses héros préférés autant dans leur comportement, ce qui reste cohérent puisqu'ils canardent à tout va, que dans leur apparence. Et là, c'est le drame! Les costumes sombres y sont, mais c'est à peu près tout. Les visages sont tellement mal faits qu’ils ne s’apparentent que de loin aux originaux. Si le fan soucieux de positiver y décèle des agréables coïncidences, cela n'a rien à voir avec une vraie modélisation de Mr Pink et de ses potes.

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Ambiance et bande son

Ambiance et bande son

Après avoir égrené les aspects négatifs que sont la jouabilité dans son aspect intérêt ainsi que les graphismes, on en vient enfin au point le plus réussi du soft. Car les développeurs ont au moins pris le soin de laisser au jeu l'ambiance du film. Pour ce faire, ils n'ont pas eu à faire preuve de mille ingéniosités (et on a bien vu que cela était d'autant mieux...) mais ont inséré le plus d'éléments du film possibles tels que le scénario, les dialogues et la bande son.

 

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S'ils n'ont pas un bon détachant, leurs fringues sont totalement foutues... 


Les cinématiques, très loin d'être abouties a-t-on dit, permettent néanmoins de se glisser parfaitement dans l'action. Les bons mots et les vannes fusent tel un ballon sur un terrain de foot détrempé façon aquaplaning. Quelques dialogues et scènes épiques du film sont entièrement repris ce qui donne un réel cachet tarantinesque au tout. On sort son gun pour rien, on torture un flic pour le plaisir après l'avoir fait sécher dans son coffre, on jure de façon grossière (pas d'exemple pour ce point...). Rien que de très commun et dans la lignée des univers décalés de maître Tarantino.

 

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Bouge pas j'te dis...pan....pfff, mon doigt a encore glissé! 


Mais là ou l'on prend un maximum de plaisir, c'est dans la bande son qui est très bien reprise et réinjectée dans Reservoir Dogs (le jeu...). Les nombreux amoureux des hits du film retrouvent ainsi tout le charme des succès qui ont participé à la légende au début des années 90 avec celles de Pulp Fiction et autres Jackie Brown.

Au final, ces tout petits riens qui font parfois un grand tout (musique, blagues, actions débridée) et qui rendent parfaitement compte de l'ambiance du film, permettent en fin de compte de parvenir à prendre du plaisir à jouer. On s'amuse alors à prendre les types en otage, à chambrer un flic en bastonnant sa proie apeurée, puis on finit parfois en se lâchant et en tuant tout le monde...gnark gnark gnark...que c'est bon d'être vilain!!!

 

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Je sens que je vais être recalé au permis de conduire.... 

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Conclusions

Conclusions

C'est malgré tout un goût d'énorme gâchis qui prévaut au moment de faire le bilan du jeu. Comme à l'accoutumée, l'utilisation d'un support si glorieux a conduit les développeurs à une tempête dans un verre d'eau.

C'est drôle la première heure mais on ne parvient jamais à totalement prendre plaisir. Car ce délai constitue à lui seul pratiquement la moitié de la durée de vie du jeu! Dire qu’elle est réellement minime tient de l’euphémisme. Tout au plus, et en cherchant les bonus, comptez cinq heures de jeu et quinze minutes de moments réellement funs ! Malgré le fait qu'il est possible de finir le jeu de trois façons différentes, cela ne mène vraiment pas loin et cela fait méchamment cher pour si peu de jeu. Le dernier Half life: episode one ne durait pas plus longtemps mais ne coûtait pas le même prix!!

Durée de vie limitée, graphismes charcutés, jouabilité et intérêts réduits...le tableau n'est pas terrible. Seules l'ambiance générale et la bande son permettent à ce titre de s'en sortir moins honteusement et de ne pas être dénué de tout intérêt.

+ Les plus

  • Ambiance générale
  • Bande son
  • Nostalgie

- Les moins

  • Trop court
  • Trop facile
  • Trop cher... pour son contenu