Le procès opposant Oracle à Google concernant l'utilisation de la technologie Java au sein d'Android suit son cours et c'est le président d'Oracle, Larry Ellison, qui a comparu en tant que témoin pour plaider sa cause.

Il y a notamment confirmé qu'Oracle a un temps évalué la possibilité de créer une plate-forme mobile Java pour smartphone (peut-être dans le prolongement des premières initiatives de Sun Microsystems avant son rachat) et en a discuté avec Eric Schmidt, alors CEO de Google, en vue d'une éventuelle collaboration.

Oracle Larry Ellison logo pro Oracle aurait également envisagé de racheter Research in Motion ou Palm en vue de soutenir cette stratégie de développement mobile mais a finalement abandonné l'idée, tandis qu'aucun accord n'a été trouvé avec Eric Schmidt.

Selon cette présentation des faits, Google aurait donc pu s'inspirer des informations obtenues lors de ces rencontres pour bâtir Android de son côté, d'où la plainte d'Oracle. Elle remet également en cause l'argument de Google selon lequel Android a été conçu sans socle de départ.


Licence or not licence
D'un autre côté, elle confirme un autre argument de Google selon lequel Oracle aurait tenté de s'inviter sur le marché des plates-formes mobiles, sans succès. Selon le groupe de Mountain View, cet échec expliquerait la plainte de l'éditeur contre Android comme une forme de dépit de ne pas avoir pu aller au bout de son projet de Java Phone, en tentant d'en capter une partie des revenus. Un motif qui n'a rien à voir avec la prétendue défense des intérêts de la communauté Java.

Outre l'accusation de reprise de l'ossature de Java pour créer Android, Larry Ellison a combattu l'idée que Google pouvait utiliser Java sans verser de droits de licence sur certains composants. C'est ce point qui pourrait être le plus délicat pour Google et son CEO Larry Page dans la mesure où il existe des traces écrites indiquant que Google était prêt à prendre une licence, du temps où Sun supervisait les développements de Java, avant de faire marche arrière par la suite.

Larry Page pourrait faire une apparition au procès, là aussi en temps que témoin, pour s'expliquer sur ces échanges d'emails à l'interprétation difficile. Les avocats d'Oracle ont en tous les cas demandé sa présence au procès. A voir s'il y répondra.

Source : Bloomberg