Deutsche Bank logo Le Wall Street Journal rapporte une étude de la Deutsche Bank ayant évalué le rapport entre le pourcentage des profits opérationnels réalisés sur le marché mobile par les grands fabricants de terminaux et leur part de marché de mondial.

Il apparaît sans surprise que le fait de ne se concentrer que sur le segment des smartphones permet de capter une bonne part des profits tout en ne possédant qu'une représentativité très faible sur le marché mondial.

Dans l'étude de la Deutsche Bank, c'est le cas notamment de Research in Motion ( les Blackberry ) et d' Apple ( l' iPhone ) qui, en 2008, ne représentaient à eux deux que 3% du marché mobile mais ont engrangé 35% des profits opérationnels générés sur l'ensemble du marché mobile. En 2009, ils ne cumuleront que 5% de part de marché global mais capteront 58% des profits.


Une spécialisation qui a le vent en poupe
On comprend pourquoi de grands groupes viennent tenter leur chance ( Acer ) ou étudient sérieusement leur entrée ( Dell ? ) sur ce segment des smartphones : avec les fortes marges qu'ils dégagent, il n'est pas besoin de prendre de grosses parts de marché pour capter une fraction significative des profits créés.

Et cette tendance est accentuée par le fait que les opérateurs subventionnent généreusement les smartphones dans l'espoir de faciliter la consommation de services mobiles générateurs pour eux de revenus supplémentaires et plaçant cette catégorie de terminal au niveau des prix des téléphones d'entrée / milieu de gamme.

Du coup, les gros fabricants font pâle figure pour capter les profits du marché mobile, malgré leur plus forte part de marché. La présence sur tous les segments impose de trouver un équilibre entre les téléphones d'entrée de gamme à marge faible ou nulle et les smartphones plus rémunérateurs.


Une stratégie étroitement liée aux opérateurs
Samsung et LG sont dans ce cas. Pour Motorola et Sony Ericsson, on a même tendance à stagner ou à se trouver en perte malgré des parts de marché autour de 8% chacun en 2008. Seule Nokia a été capable d'associer forte part de marché mondiale et rentabilité élevée grâce à une organisation très structurée et de solides économies d'échelle.

Mais la belle mécanique semble s'enrayer en 2009, sous l'effet de la crise économique mondiale et  avec la concurrence renforcée sur les smartphones. La forte demande pour ces terminaux évolués rend l'activité des " petits " acteurs concentrés sur ce segment très lucrative.

Cette évolution va à rebours des stratégies des dernières années qui imposait plutôt de disposer d'une présence sur tous les marchés et notamment sur les marchés émergents, particulièrement dynamiques et porteurs d'une croissance à long terme associée à une reconnaissance de la marque.

On notera également que la création de portails de téléchargement d'applications mobiles permet de maintenir l'intérêt des opérateurs sur les smartphones, les incitant en retour à continuer de subventionner des terminaux onéreux. Tant que cette alliance ne se désolidarise pas, les spécialistes du smartphone peuvent s'attendre à de jolis retours...