Motorola Dext logo mini Les réseaux sociaux constituent une dimension essentielle du succès des services mobiles déployés par les opérateurs de télécommunications, donc de leurs futurs revenus issus du data mobile. Le téléphone mobile se prête particulièrement bien à cette dimension d'instantanéité de la circulation des informations puisque l'appareil est généralement toujours à portée de main.

Encore faut-il réussir à organiser la consultation des flux issus des divers canaux suivis et donner les moyens d'en suivre l'actualisation. C'est le principal axe de la stratégie mobile dévoilée par Motorola avec son interface Motoblur ( voir notre dossier ) épaulée par une infrastructure en cloud, grâce à laquelle l'utilisateur reçoit en permanence les informations issues de ses comptes Twitter, Facebook, etc et peut y répondre rapidement et même globalement  en une fois.

Cette aspect a également été mis en avant par Palm sur son système WebOS, connecté en permanence et assurant la synchronisation des données personnelles ainsi que la mise à jour automatique des données des contacts.


Réseaux sociaux et ego numérique

Dans les deux cas, la notion de " carnet d'adresses social " émerge et conduit à une nouvelle forme de relation qui dépend toujours plus étroitement de ce qui est publié sur les réseaux sociaux, constituant une espèce d'identité numérique qui permet à deux correspondants de connaître les sujets d'intérêt de l'autre ou ses dernières activités avant même de l'avoir contacté.

Cet aspect de " téléphone social " ( Motorola annonce son smartphone Android Dext comme le premier vrai téléphone social ) devrait donc rapidement se développer plus largement. Et à titre d'exemple, le Financial Times cite Robo.to, une application mobile bientôt disponible sur iPhone et Android, qui permettra de créer une sorte de carte de visite sociale reprenant les dernières mises à jour des statuts d'un individu sur les réseaux sociaux.

Ainsi, lors d'un appel, le correspondant pourra embrasser d'un coup d'oeil l'état d'esprit de l'appelant mais aussi sa géolocalisation, le tout sous forme de vidéo, photos et texte ( derniers messages twitter, profil sur des réseaux comme LinkedIn, dernières photos publiées sur Flickr, par exemple ).

Le service Robo.to, actuellement en version beta, devrait être disponible à partir de 2010 et renforcer un peu plus l'influence des réseaux sociaux sur les modes de communication. L'importance de ce que les utilisateurs publient sur les réseaux communautaires n'en sera que plus décisive, avec ses avantages et ses dérives ( se constituer une image policée ou être jugé sur des éléments qui n'auraient pas dû sortir de la sphère purement privée constituent quelques-uns des aspects négatifs ).

Hors Motorola et Palm, d'autres grandes sociétés de l'industrie mobile ont aussi commencé à fusionner les informations des différents réseaux sociaux. HTC a mis en avant son interface HTC Sense sur ses smartphones Android pour rassembler l'ensemble des informations disponibles sur un contact, tandis que Nokia a racheté la société Cellity en juillet dernier, spécialisée dans le rapprochement des informations du carnet d'adresses avec les données issues des réseaux sociaux.

L'ombre des opérateurs plane sur cette évolution puisque c'est par l'acheminement  permanent  des données sur leur réseau mobile qu'est rendue possible cette montée en puissance des réseaux sociaux dans les téléphones. Pour eux, c'est l'assurance de créer de nouveaux revenus et de fournir eux-mêmes les services nécessaires tout en constituant un interlocuteur essentiel pour la publicité mobile.

Source : Financial Times