Huit caméras (bientôt une douzaine) branchées 24 heures sur 24 et disposées de façon stratégique de manière à surveiller les allées et venues le long de la frontière qui sépare le Texas du Mexique, des images retransmises en temps réel et consultables par tout internaute américain notamment animé par la fibre patriotique, non ce n'est pas un nouveau concept de télé-réalité adapté à la sauce Web mais l'expérimentation qui a débuté jeudi dernier au pays de l'oncle Sam.



Cyber-délation
Le but est ici de rendre chaque citoyen américain et de surcroît texan acteur de sa propre sécurité dans le cadre du programme de surveillance virtuelle de la frontière du voisinage ( Virtual Neighborhood Border Watch Program ) pour lequel un budget de 5 millions de dollars a été débloqué par l'Etat du Texas.

Dans la pratique, si un internaute cyber-assermenté suite à son enregistrement sur le site texasborderwatch.com est le témoin d'une activité suspecte potentiellement relative à du trafic de drogue ou de l'immigration clandestine qui se déroule en direct sur son écran d'ordinateur, il pourra aussitôt en avertir les autorités compétentes par un simple clic de souris qui déclenchera l'envoi instantané d'un mail.

Certes, une douzaine de caméras cela semble bien peu pour couvrir efficacement les quelque 2 000 km de frontière texane mais le directeur de la sécurité intérieure du Texas, Steve McCraw, promet en cas de succès " populaire " de l'opération, de porter ce nombre à plus de 70 caméras dont certaines seront dotées d'un puissant zoom et d'un système de détection thermique.

On peut néanmoins légitimement se demander si comme le suggère Jaime Martinez, le trésorier national de la ligue des citoyens latino-américains unis, un pas de plus vers un Etat policier n'a pas été franchi.