Introduction

Pour faire un jeu, il y a deux grandes recettes. Soit vous inventez un univers complet, avec des personnages inédits et un scénario original, soit vous reprenez le background d'un autre support déjà connu par le public : livre, film, dessins animés...

Bien que plus facile, cette deuxième recette mène souvent au "flop" et il n'y a bien qu'une équipe marketing ou un service communication pour penser que le jeu va cartonner au box office. On se souviendra, par exemple, des adaptations vidéo-ludiques médiocres des Harry Potter et autres Matrix...

Quelques licences tirent toutefois leur épingle du jeu et font exception à cette règle : Starwars et James Bond s'en sortent généralement pas trop mal sur nos consoles. Et que dire de la série Dragon Ball Z qui se refait carrément une santé via les jeux vidéo !

  

Aujourd'hui, Vivendi Universal Games, nous propose "50 Cent : Bulletproof G Unit Editon", un jeu adapté de l'histoire du chanteur de hip hop 50 CENT (Curits Jackson de son vrai nom). Bon je sais, dit comme ça, ça n'a pas l'air fameux. Mais sachez qu'avant d'être chanteur, 50 CENT était un Bad Boy des ghettos New-Yorkais. C'est donc en partant de cette biographie que le soft ce présente comme un GTA-like. Alors ' Jeu vidéo de l'année ou encore un coup de bluff du service marketing '

Prise en main

Au démarrage de la console, le jeu débute sur un "défilé" de logos représentant les différentes sociétés à l'initiative du projet. Pas moins de 7 labels différents dont High Voltage, le studio de développement, et Vivendi Universal Games, l'éditeur...

  

Bref, après un temps de chargement relativement long, nous arrivons enfin au menu de sélection. Pour une prise en main rapide et efficace, le jeu nous propose de participer à un tutorial. Inutile, long et ennuyeux. De plus, après quelques minutes, on se rend rapidement compte du premier problème de ce soft. Il est impossible de modifier l'angle de vue de la caméra. Plaqué en plongé sur Fifty, celle ci passe son temps à filmer le crane de notre Bad Boy, comme si nous étions dans un jeu en 3D isométrique. Espérons que cela changera une fois le tutorial terminé.

  

Sitôt notre apprentissage terminé, on enchaîne sur la vidéo d’introduction du jeu, où l’on verra Fifty se faire descendre… Déjà ' Rassurez-vous, le niveau 1 débutera  quelques heures avant cette fusillade. Bon là je dois avouer, c’est plutôt pas mal le coup du flashback dans un jeu vidéo, ça donne un coté « cinéma » au scénario. Curieux et désireux d’en savoir plus, on se lance volontiers dans le premier niveau. Première mission : notre héros devra retrouver son pote K-Dog dans un coin de la ville.

  

Au risque de vous gâcher un peu le suspens, sachez qu’au terme de ce premier niveau vous apprendrez que K-Dog s’est fait descendre. Il vous faudra donc enquêter sur la mort de votre ami, en plein milieu d’une guerre de gangs. La trame principale du jeu est lancée.

Aspects techniques et réalisation

Autant vous prévenir tout de suite, "50 Cent : Bulletproof G Unit Editon" est un jeu bourrin et violent. Fifty peut tuer ses adversaires à mains nues ou leurs péter les cervicales en les attrapant par derrière. En ramassant des armes, il pourra aussi les planter à coups de couteaux, les buter à coups de flingues, mitraillettes, et autres fusils à pompes. Plus d’une douzaine d’armes seront disponibles. Et ce n’est pas tout, une fois vos ennemis descendus, il faudra encore filer des coups de pieds aux cadavres jonchés sur le sol pour récupérer du  fric, des bijoux et pleins d’autres objets utiles à votre progression. Avec une telle dose de violence, pas étonnant que ce soft soit déconseillé aux moins de 18 ans. Autre limitation, le jeu est strictement en anglais, sans sous-titres. Il vous faudra donc maîtriser la langue de Shakespeare pour comprendre un temps soit peu les subtilités du scénario.

  

Coté caméra, rien de nouveau depuis le tutorial. Celle ci reste constamment fixée en vue plongeante. Bon ok, le jeu se déroule dans un décor urbain, mais ce n'est pas une raison pour bloquer la caméra sur le bitume ! Résultat, puisqu’il est impossible de regarder vers l’horizon, vous passerez votre temps à fixer le radar pour vous déplacer.

  

Coté jouabilité, c’est plutôt correct. Votre personnage se déplace de manière assez intuitive et uniquement au stick analogique. Les phases de combats sont, elles aussi, assez simples à prendre en mains et il vous faudra peu de temps pour venir à bout de tous les ennemis d’un secteur. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas très malins. Et c’est, bien entendu, un autre aspect négatif de ce soft. A cause d’une IA mal travaillée, les combats deviennent vite répétitifs et inintéressants. Les ennemis sont prévisibles : en cas de grosses difficultés, il vous suffira de revenir sur vos pas pour que vos adversaires vous laissent tranquille.

  

Ramasser des dollars vous permettra de faire des emplettes dans les différents magasins. Vous pourrez acheter des armes, des vêtements, et surtout de la musique. La musique est sûrement l’aspect le plus intéressant de ce soft. L’interface du menu vous permet de sélectionner votre playlist parmi les différents album de 50 Cent. Une fonctionnalité plutôt sympa que l’on aimerait pouvoir retrouver plus régulièrement sur d’autres jeux. Toujours du coté des sonorités, les voix des personnages célèbres, que vous rencontrerez au cours de cette aventure urbaine, sont les voix originales. Dommage toutefois qu’elles ne soient pas sous-titrées. Les bruitages et autres effets spéciaux sont quant à eux assez classiques.

  

Au niveau de l’affichage, en revanche, c’est plutôt faible. Les objets graphiques manquent cruellement de détails et la caméra bloquée ne vous permettra pas d’apprécier la profondeur du décor en 3D. Compte tenu des capacités de la PSP, on aurait pu s’attendre à mieux. Les couleurs sont fades et même les vidéos entre les différents stages ne sont pas à la hauteur de beaucoup de jeux sur PSone !

  

D'une manière plus générale, ce jeu ne semble pas terminé. L'ensemble manque cruellement de ces petits détails qui font d'un simple jeu un hit. Un exemple de ce travail non-abouti : les armes sont réparties dans un menu en forme de barrillet de revolver. Sympa comme idée. Mais pourquoi le barrillet ne tourne-il pas lorsque l'on change d'arme ' Vous me direz que ce n'est qu'un détail, mais malheureusement, la totalité du soft souffre de cette impression d'inachevée.

Galerie d'images


  
  
  
  
  
  

Conclusion

Malgré quelques bonnes idées, empruntées pour la plupart aux précédents jeux du même genre, 50 Cent : Bulletproof G Unit Editon décoit par son aspect "baclé". Fifty oblige, la partie audio reste tout de même correcte. Mais c'est à peine suffisant pour satisfaire un joueur, même fan de hip hop US. Si en plus, on tient compte de la limite d'age fixée à 18 ans, on finit par se demander à qui s'adresse ce soft... Comme quoi, il ne suffit pas de mettre une célébrité (et un bébé chien) pour vendre un jeu vidéo ! Mon conseil : achetez plutôt "GTA Liberty City Stories" et un CD audio de 50 Cent et vous serez certainement plus satisfait !



+ Les plus

  • Les musiques
  • La violence omniprésente (si on aime)

- Les moins

  • Graphisme
  • Durée de vie
  • Les chargements
  • La violence omniprésente (si on aime pas)