« Pour savoir combien d’enfants tu auras, envoie ENFANT au XXXXX », « Qui seras-tu dans ta prochaine vie ' Envoie VIE au XXXXX » : nous avons tous un jour ou l’autre souri devant ce type de publicité. Avec un amusement mêlé de circonspection certes…


De l’influence de l’écran…
Ce genre de publicité complètement fantaisiste est à assimiler à ces attrape-nigauds qui parsèment le web. Attrape-nigauds dans le sens où ces « services » sont bel et bien payants. Demandez donc aux parents d’ados qui règlent les factures téléphoniques de leurs chers petits.

C’est pourquoi le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a décidé d’agir en rappelant à l’ordre, dès cet été, les éditeurs des services concernés. Ces derniers ont été interrogés par le Bureau de vérification de la publicité (BVP) et une table ronde a été installée avec des régies publicitaires et des fédérations d'annonceurs.

Le BVP, qui, pour rappel, n'est en aucun cas une autorité de contrôle (mais une association d'acteurs du secteur), comptait ainsi régler ce dossier « en famille », afin de réagir aux critiques du CSA. En juin dernier, le Conseil avait en effet demandé aux « services de télévision » de ne plus diffuser ce type de publicité, non pas du fait de leur nature mais à cause du public visé.


Adolescents small


… à l’exploitation de la crédulité
Car, rappelons-le, selon la loi, la publicité ne doit pas « inciter directement les mineurs à l'achat d'un produit ou d'un service en exploitant leur inexpérience ou leur crédulité ». Et encore moins un « service » requérant « un débours financier significatif », selon les propres mots du CSA - généralement 0,35 €, en plus du coût d'envoi du SMS. Le Conseil peut en interdire la diffusion, après avoir laissé le BVP faire son travail de modérateur.

A la suite de la réunion organisée par le BVP, les différents concernés ont établi une « fiche de doctrine » que les éditeurs de services SMS s’engagent à appliquer au plus tard le 1er février 2007. Les grandes lignes de cette fiche déontologique sont les suivantes :

  • les services ne doivent s'adresser qu'aux plus de 18 ans, pour être en accord avec la loi,
  • les publicités devront donc mettre en scène des adultes, et ne plus utiliser le tutoiement,
  • une diffusion limitée en dehors des tranches horaires « jeunesse ».


Néanmoins, il faut avouer que ces services peuvent exploiter l’ingénuité de nombres d’adultes. Le BVP conteste cette réalité : « Ils [ndr ces services] sont tellement exagérés, que cela ne peut pas induire un adulte en erreur... », affirme Magali Jalade, juriste conseil au BVP.

Au pire, ultime précaution prise par le BVP : « La mention "Service ludique et non scientifique" devra apparaître lisiblement sur la publicité, juste à côté du coût du service », précise la juriste.

Reste à savoir si ces mesures dissuaderont efficacement Jean-Kevin ou Tati Roro de tapoter du portable. « Si tu veux connaître tes communication hors-forfait, envoie… »…