Free mobile logo Malin, Stéphane Richard, le directeur général de France Télécom, lorsqu'il s'est exprimé il y a quelques jours sur l'éventuel accès de Free Mobile, le quatrième opérateur mobile, à son réseau 3G. Il a rappelé que la procédure ne prévoyait à aucun moment une obligation de fournir une itinérance 3G au nouvel entrant et que si l' Arcep devait changer les règles du jeu, cela remettrait en question l'attribution même de la licence 3G au groupe Iliad, seul candidat à avoir déposé un dossier.

Cela n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd : les présidents du groupe Omer Telecom ( Virgin Mobile ) et de Numericable, qui avaient finalement décidé de ne pas présenter de dossier de candidature, ont envoyé un courrier à l' Arcep suggérant que si l'autorité obligeait les opérateurs à négocier sur l'itinérance 3G, les deux sociétés seraient prêtes à soumettre un dossier à la lumière des nouvelles conditions.

" Une modification a posteriori des conditions de l'autorisation serait une rupture d'égalité entre les différents candidats potentiels "
, est-il indiqué dans le courrier adressé à Jean-Ludovic Silicani, président de l' Arcep.


Changer les règles serait lourd de conséquences

Interrogé par le journal Les Echos, Pierre Danon, président de Numericable, enfonce le clou en rappelant que la décision de ne pas présenter de dossier de candidature tenait en partie au fait de cette absence de possibilité d'itinérance 3G auprès des opérateurs historiques, en plus des incertitudes liées à l'installation de nouvelles antennes-relais.

" Nous avions dit que nous serions très vigilants. Si on donne à Free une chose à laquelle nous n'avons pas eu droit, ce serait injuste. Quand on va investir 1,5 milliard d'euros, on apprécie que les règles du jeu soient claires. Si une décision était prise et qu'elle s'avérait illégale, nous attaquerions en justice. Mais je ne sais pas si nous serions fondés à réclamer une mise en jeu de la licence ", précise-t-il.

Il n'en reste pas moins que cet enjeu de l'itinérance 3G, qui permettrait à Free de mettre en place rapidement un réseau de substitution en attendant de bâtir sa propre infrastructure, semble très compliqué à obtenir et l'opposition affichée des opérateurs historiques se voit renforcée par celle des candidats potentiels déçus. Il pourrait obliger le groupe Iliad à chercher des alternatives

Source : Les Echos