Tomonobu Itagaki C'est un fait, le Japon, berceau du jeu vidéo comme nous l'aimons tous (ou presque), n'est plus aussi souverain dans le milieu que par le passé. Avec l'arrivée des machines offrant la Haute Définition, on a constaté que les développeurs nippons n'étaient pas très à l'aise avec ces nouvelles technologies. Sur ce point, force est de constater que l'Occident domine gentiment le pays du soleil levant.

C'est pour cette raison que plusieurs éditeurs, dont Capcom, ont décidé d'avoir une approche plus ouverte à l'étranger, en faisant par exemple appel à des studios européens pour la sous-traitance de certaines licences (comme GRIN pour Bionic Commando), ou alors en adoptant un style plus occidental dans leurs productions.


De bons jeux pour tout le monde
Comme vous le savez si vous êtes familier avec "l'Itagaki's style", le créateur de Dead or Alive n'aime pas mâcher ses mots. Voici donc le fond de sa pensée quand on évoque devant lui les tentatives de l'industrie du jeu vidéo nippone de séduire un public étranger :

"Je suis sceptique quant à la position de l'industrie du jeu japonaise de nos jours. Beaucoup disent des choses comme, 'Comment vendre des jeux aux Américains ?', 'Quels jeux se vendent bien en Europe ?', et "Comment devrions-nous faire face au monde en tant que Japonais ?' Cependant, pour moi, cela me semble juste rétrécir leur propre marché. J'aimerais demander, mais qu'en est-il de Moscou ? De la Chine ? Du Mexique ? Ou même de la Sicile ? Du Brésil ? J'ai toujours eu la conviction que le divertissement n'a pas de nationalité. Vous avez besoin de faire un jeu pour tout le monde sur Terre, un jeu que n'importe qui peut apprécier. J'ai longtemps vécu en pensant ainsi, et ça ne fait que se renforcer."

Il existe des titres qui sont universels, comme ceux issus des usines Nintendo, car faisant intervenir un univers et des personnages n'étant rattachés à aucun pays (oui, on se doute quand même que Mario & Luigi ont un lien avec l'Italie). Mais pour ce qui est des jeux très typés japonais, on ne peut jamais vraiment savoir si le public occidental leur est réfractaire ou non, puisque les éditeurs prennent les décisions à leur place (sortir ou pas chez nous tel ou tel jeu à forte connotation nippone, modifier le contenu de celui-ci pour l'étranger...). Quoi qu'il en soit, Mr. Itagaki n'a sans doute pas tort, du moins en partie.