Arcep-logo La semaine dernière, au terme d'une phase d'appel à candidatures pour l'obtention des deux blocs de fréquences de 5 MHz dans la bande 2,1 GHz, issus de la quatrième licence 3G, l' Arcep, régulateur français des télécommunications, annonçait avoir reçu trois dossiers : ceux de Orange, SFR et Free Mobile, Bouygues Telecom n'ayant pas voulu se lancer dans l'aventure pour des raisons stratégiques.

Après étude des candidatures, qui portaient sur le montant proposé mais aussi sur les engagements en faveur des opérateurs mobiles virtuels, l'autorité a retenu deux opérateurs : SFR pour le premier bloc de 5 MHz et Orange pour le second, de 4,8 MHz.

L' Arcep indique que SFR a proposé 300 millions d'euros et le niveau 1 d'engagement envers les MVNO, tandis que Orange a remporté le second bloc avec une proposition de 282 millions d'euros et le niveau 1 d'engagement, qui correspond à un coefficient multiplicateur x1,5 et défini comme un "engagement d'accueil " : " faire droit aux demandes raisonnables d'accueil sur leur réseau " et ne pas restreindre " sans justification objective la concurrence sur le marché de gros de l'accueil des MVNO et l'autonomie commerciale des MVNO sur le marché de détail ".


Bonne affaire pour l'Etat

Cela représente un montant total de 582 millions d'euros, qui s'ajoute aux 240 millions d'euros versés par Free Mobile pour devenir le quatrième opérateur mobile 3G français, soit un peu plus de 820 millions d'euros au total qui vont rentrer dans les caisses de l'Etat.

Un joli coup pour une quatrième licence 3G proposée initialement ( avant son découpage en trois blocs dont un pour le nouvel entrant ) à...619 millions d'euros, même si le coût n'est pas supporté ici par une seule et même société. A noter que SFR a décidé de positionner son bloc entre celui de Free Mobile et celui d' Orange.

Arcep bloc 3G France


Free est-il vraiment perdant ?
Free Mobile
avait donc fait une offre inférieure à celle de ses concurrents ( en tenant compte du coefficient multiplicateur des niveaux d'engagement ) et ne pourra donc pas profiter de cette occasion pour renforcer ses capacités. En ajoutant les difficultés de négociations pour une itinérance 3G avec les trois autres opérateurs, le groupe Iliad ne se trouve pas dans les meilleures conditions pour lancer son offre en 2012.

A moins qu'il ne considère que le véritable enjeu portera en fait sur l'attribution des fréquences pour les réseaux mobiles à très haut débit ( LTE et WiMAX ) et qu'il économise ses forces pour cette bataille à venir avant la fin de l'année. Mais cette fois, Bouygues Telecom sera aussi de la partie...

Pour un opérateur qui n'entrera en service qu'en 2012, la 3G est finalement d'un intérêt médiocre sur le moyen terme, les premiers déploiements LTE commerciaux étant justement attendus cette année là.

On peut penser qu'il serait beaucoup plus judicieux de s'emparer d'un joli bloc dans la bande 800 MHz pour y déployer du WiMAX ou du LTE à moindre coût, cette bande permettant d'installer moins d'antennes que pour un réseau 3G pour une même couverture, et garder la 3G comme soutien dans les zones non couvertes...comme le font les opérateurs actuellement avec le réseau EDGE.