Vous, le Tatoué

Si pour certains le mot Tatoué évoque le film de Gabin et Funès, ce Tatoué là risque de vous faire un peu drôle. Côté mimiques rigolotes, il faudra repasser. Ici, les seules expressions de visages que vous pourrez voir sont celles de vos adversaires ou amis en train de mourir ou celles des bestioles hideuses qui veulent goûter votre chaire humaine... On ne plaisante pas dans STALKER, on sauve sa peau point final.

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De toute façon, l'univers ambiant ne prête pas à rire. D'entrée de jeu la cinématique vous plonge dans un environnement complètement dévasté. Et pour cause, vous êtes en Ukraine et ce n'est vraiment pas un hasard si, sous le titre du jeu, on peut lire en plus petite lettre Shadow of Chernobyl. Le décor est posé, pas la peine de vous faire un dessin ni vous rappeler ce qu'il s'est passé ce 26 avril 1986... Le scénario part d'une deuxième explosion et offre une vision vidéoludique de ce qu'il aurait pu se passer après dans cette zone sinistrée. Que les choses soient claires, ici, vous ne trouverez pas de messages politiques ni de parti pris. Il s'agit d'un jeu, ni plus ni moins, et évoquer les sujets qui fâchent n'a jamais été le but des créateurs. Ici, tout sort, ou presque, de leur plus profonde imagination.

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Ni une ni deux, vous voilà dans la peau du Tatoué, un surnom qui vous suivra tout au long du jeu. Vous ne savez absolument rien de votre passé. Votre accident a endommagé un coin de votre cerveau. Vous ne disposez que de deux éléments concrets sur votre histoire. Le premier, c'est votre tatouage sur votre bras. Pas un numéro mais 7 lettres (7, le chiffre porte-bonheur '...) : S.T.A.L.K.E.R. Vous êtes un STALKER, c'est écrit sur vous, un mercenaire donc. Des gens comme vous, il y en a plein dans toute la zone. Ces combattants sont à la recherche d'artefacts, des "petites choses" issues des anomalies et des mutations dues au radiation. Et les STALKER n'ont pas que des amis, vous le comprendrez vite. Entre les bandits et l'armée, vous allez entendre de nombreuses balles siffler autour de vous... Ensuite, il y a aura encore autre chose, mais n'allons pas trop vite.

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Le mode de fonctionnement du jeu va vite vous sauter aux yeux. Pour parler un peu vite, il y a votre histoire et celle de la zone. Pour vous, il s'agit de retrouver la mémoire, ce sera un peu comme votre fil rouge. C'est ici qu'intervient le deuxième élément dont vous disposez sur vous : un ordre, "tuer Strelok." Bien sûr, vous ne savez absolument pas de qui il est question. Vous avancerez au fur et à mesure dans votre quête personnelle, celle de retrouver la mémoire, tout en effectuant à droite et à gauche des missions secondaires. Votre point de départ, le patibulaire Sidorovich, qui vous renverra vers un autre Stalker, qui lui-même vous donnera une mission et ainsi de suite. Voilà le premier aperçu du jeu, passé dix minutes dessus. Ensuite...

Première approche

Foncer tête baissée dans la zone directement comme un chien fou pour la découvrir n'est pas une bonne idée. Déjà parce que c'est une stratégie qui ne servira qu'à vous faire prendre des balles inutilement et ensuite, vous n'avez pas toutes les cartes en main pour comprendre toutes les subtilités du jeu. Alors on se pose et on écoute !

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Vous démarrez le jeu donc, après avoir choisi le niveau de difficulté entre les quatre proposés et si besoin après avoir paramétrer vos commandes. Celles par défaut sont assez intuitives. Par exemple, pour afficher votre PDA, il suffit d'appuyer sur P. Si vous faites des modifications, essayez de rester dans ce même esprit, car mine de rien, vous allez en utiliser des touches. Et comme vous n'aurez pas toujours le temps de consulter un petit mémo fait maison, soyez efficace dès le début. Ensuite, votre rencontre avec Sidorovitch vous permettra aussi de faire le point quant aux bases, une sorte en gros de didacticiel.
Un des gros éléments essentiels du jeu, votre meilleur allié dans cette aventure, c'est bien votre PDA (touche P...) A première vue, vous le trouverez sans doute un peu austère. Et pourtant, c'est un modèle des années 2012... Votre appareil contient toutes les informations dont vous allez avoir besoin : la carte, le journal de vos missions, les contacts que vous vous serez faits, le classement des Stalkers, des stats et l'encyclopédie de toutes les choses que vous allez rencontrées sur votre chemin, du corbeau en passant par la créature mutante et les artefacts. Bref, c'est votre bible.

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Le PDA est une chose, votre inventaire en est une autre. STALKER n'est pas un simple FPS. Il inclut également des éléments de RPG. On vous explique. Au fil de vos missions, vous allez rencontrer des morts et gagner des sous. Pour les premiers, pas de sentiments, fouillez-les. Tout ce que vous pourrez trouver sur eux vous sera utile : armes, munitions, kits médicaux, nourriture, équipement... Prenez tout, et au pire, vous pourrez toujours revendre certaines choses et vous faire un peu plus de sous. Le marchand est un personnage important. Plus vous avancerez plus, par exemple, vous découvrirez, soit sur les corps, soit chez le marchand, des pièces d'équipement qui vous rendront plus résistant. A vous de customiser votre tatoué selon vos envies mais plus stratégiquement en fonction du coin de la zone que vous abordé. Il est parfois plus judicieux de mieux encaisser les balles que les radiations et vice-versa. De même pour vos armes, leurs caractéristiques seront assez bien affichées pour vous rendre compte que votre pistolet fait un peu pitié et qu'il vaut mieux vous munir d'une arme digne de ce nom.

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Tous ces éléments se retrouveront donc dans votre inventaire. Vous devrez jongler entre les différents emplacements, en sachant qu'une arme se place à la ceinture, pas au fin fond d'un sac à dos... "Pouce la bête, je vais chercher mon fusil au fond de mon sac, à côté de mon goûter"... Crédible jusqu'au bout, les créateurs ont pensé à tous les détails. Attention donc au poids que portez sur vous. On ne gambade pas aussi facilement avec un sac de 10 kilos sur le dos qu'avec un de 50.

Seconde approche

Rongez votre frein, il n'est pas encore temps de te lancer dans la fosse radioactive petit padawan. Encore apprendre tu dois ! On ne prétendra pas vous faire une liste complète de tous les aspects du jeu. Impossible devant la richesse et les détails de Stalker (Il a quand même six ans de boulot dessus...). A vous aussi de vivre les joies de la découverte ! Néanmoins, parce qu'il n'est pas un banal FPS, qu'il se distingue sur de nombreux aspects, il est important de souligner certains points clés. Après promis, on attaque.

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Tout au long de vos folles aventures, vous rencontrerez des gens appartenant à des factions différentes. Toutes ont un intérêt plus ou moins important à venir dans la Zone. Sachez qu'en fonction de votre comportement vis à vis de chacune d'entre elles, vous les aurez à la bonne, ou pas. Par exemple, tirer une balle dans la tête d'un membre d'un groupe vous attirera les foudres de tous ses copains. A vous de choisir, vous êtes complètement libre de vous faire des amis ou des ennemis. Il faut savoir que si vous donner un coup de main à un groupe, ils pourront par la suite vous aider sur une de vos missions. Si au contraire vous l'avez joué petite frappe alors peut-être qu'ils ne vous faciliteront pas la tâche. Mais sachez-le, votre attitude envers les personnes que vous rencontrerez aura un impact sur votre partie. C'est vous qui voyez !

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Le jeu vous laisse complètement libre de vos mouvements. Vous décidez ou non de faire telles ou telles missions, d'être sympa ou non avec certains, de la jouer plus infiltration que bourrin. Vous construisez vous-même votre propre jeu. Si vous aimez que les choses soient carrées alors vous pouvez réaliser missions sur missions, dans l'ordre. Si au contraire vous êtes plutôt du genre à n'en faire qu'à votre tête, vous pouvez faire des missions (c'est quand même un peu le but) tout en visitant à droite et à gauche la Zone. Vous y ferez d'autres rencontres, d'autres paroles seront échangées... Bref, linéaire ou pas, vous êtes seuls à décider de quelle manière se déroulera votre scénario. Le jeu compte sept fins différentes et en fonction de votre approche, vous n'aurez sans doute pas la même que celle du voisin.

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Autre point, celui des classements. Si le coeur vous en dit et en fonction de votre réussite en cours de partie, il existe un classement des meilleurs Stalkers du jeu. Vous démarrez tout en bas de l'échelle et si vous souhaitez grimper au firmament de la célébrité, il faudra bosser ! Mais être premier Stalker, ça en jette. D'autant que certains avantages doivent en découler...

Quant aux hostilités...

Il est temps de passer à l'action et de vous lancer dans votre première mission ! Au choix, vous pouvez aller tuer quelques sangliers ou déloger des bandits pour récupérer un objet important. On ne cessera de vous le répéter, vous faites ce que vous voulez. Mais il y a fort à parier que pour la première mission, on se retrouve tous au même endroit. Bon, vous partez au début du jeu avec un simple pistolet en poche. A voir si votre toute première mission n'est pas en fait de changer d'arme le plus rapidement possible ou de liquider les vilains... D'ailleurs, si ça se trouve, quand les bandis se parlent entre eux, c'est simplement pour se bidonner de vous voir avec ce gagdet d'enfant dans les mains, mais comme ils parlent russe, vous ne comprendrez pas...

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Bref, un pistolet, ça ne fait pas de dégâts sauf si votre ennemi est à deux pas de vous. Mais dans ces cas-là même le couteau est plus efficace... Car avec le pistolet, vous allez connaître votre première déconvenue : le manque de munitions ! Très clairement, vous allez vite le comprendre, les balles, ça ne pousse pas sur les arbres et tous les cadavres n'en ont pas non plus. Donc attention, ménagez les sinon vous risquez de vous trouver dans des situations très délicates. Et comme on est tous plus ou moins habitué dans certains FPS à avoir des balles plus qu'il n'en faut, d'un coup, ça nous fait bizarre d'entendre le "kling kling" de l'arme signifiant que le chargeur est vide... Soyez donc très prudents sur ce point, un FPS sans munitions c'est comme un été sans soleil. Prévoyez large ou apprenez à viser.

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Vous devrez également compter sur une IA assez performante de la part de vos ennemis. Si vous avez élaborer une tactique pour les aborder (contournement, attaque de front...) sachez que, eux aussi, ils ont leur méthode. Ils se planquent, s'éloignent quand ils sont en situation critique, viennent vous débusquer, bref, ce sont de vrais combattants et pas de simples pantins. En plus de ça, ils ne sont pas tous facile à abattre.

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Et puisque vous êtes à Chernobyl, que vous êtes dans un Survival FPS, vous rencontrerez sur votre chemin des charmantes créatures... Et forcément, le clou du spectacle, c'est quand elles aparaissent au détour d'un couloir un peu sombre (la lampe torche c'est bien, mais pas très discret)... Ames sensibles s'abstenir, elles n'ont pas toutes un physique très délicat... Les montées d'adrénalines sont garanties et en fonction de votre sensibilité, vous sursauterez parfois plus ou moins fort...

Si les parties solo vous donnent beaucoup trop de frisson, basculez en mode multi. Avec 32 personnes maximum avec vous, vous devriez vous sentir un peu plus rassuré, même si vous devrez jouer contre eux. Si la campagne solo est riche et innovante, le multi s'avère assez classique. Vous évoluerez dans des coins de la zone définie, dans des modes tels que les très habituels deathmatch, team deathmatch et un autre propre à Stalker, la recherche de l'artefact.

Vestiges de Chernobyl

Des charmants ennemis, vous aurez tout le loisir d'en rencontrer. La Zone couvre pas moins de 30 km² et, point important à souligner, elle correspond trait pour trait à ce que vous pourriez trouver en Ukraine si vous deviez vous rendre sur place. Les développeurs se sont rendus sur le terrain, prenant clichés et autres vidéos pour vous offrir un meilleur rendu, proche de la réalité. Maintenant, rassurez-vous, c'est à peu près la seule chose que le jeu a en commun avec la réalité. Les anomalies, artefacts et autres créatures mutantes n'existent pas, ou alors, sont précieusement gardés par les militaires...

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Les fameux artefacts. Qu'est-ce donc demanderez-vous ' Des petits objets qui pourront vous aider à faire fortune ou à vous rendre un peu plus fort. Ces objets disposent eux aussi de caractéristiques augmentant vos prédispositions naturelles à supporter certaines choses. En clair, certaines vous aident à retrouver vos points de vie plus vite, d'autres vous aideront à être plus résistants... En fonction, de votre style de jeu et de vos trouvailles, vous adapterez votre combinaison. Vous pourrez en porter cinq à la ceinture (tout en pensant que ces artefacts pèsent aussi leur poids). Ensuite libre à vous d'en faire le commerce. Mais avec ces artefacts, vos pièces d'équipements et vos armes, vous pourrez vraiment faire du Tatoué un Stalker vraiment redoutable.

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Redoutable mais pas immortel face aux anomalies. Et oui, la Zone est sinistrée et n'importe où vous pourrez tomber sur une nouvelle "anomalie". Vous devrez les examiner pour que votre ecyclopédie puisse les prendre en compte. Mais attention, n'y mettez pas la main. Vous devrez y balancer des pièces métaliques pour voir comment elles réagissent... C'est un peu comme les zones où les radiations atteignent leur paroxysme. Attendez d'avoir l'équipement adéquat pour oser y pointer le bout de votre nez. Vous ouvrir d'autres horizons c'est bien, mais le faire full point de vie c'est mieux !

Conclusion

STALKER n'est pas un jeu parfait, loin s'en faut. Mais il a le mérite d'apporter avec lui un vent de nouveauté dans le genre. La campagne solo vous immerge dans un univers particulier où tout est fait pour vous plonger dans l'ambiance opressante d'une explosion nucléaire. Dès le début, le jeu vous embarque avec lui. Il lui aura tout de même fallu six ans pour arriver à ce résultat et, joueurs ingrats que nous sommes, nous lui en aurions sans doute demandé plus. STALKER, c'est un peu comme une longue histoire qui prend fin. Maintenant qu'il est laissé à la critique, une autre commence. STALKER est un jeu hors du commun qui ne pourra vous laisser indifférent. A tester de votre côté donc, et sans plus attendre !


Config jouable :
Processeur 1,5 Ghz, 512 Mo de RAM, Carte 3D de 128 Mo

Config recommandée :
Processeur 3,2 Ghz, 1 Go de RAM, Carte 3D de 256 Mo

+ Les plus

  • L'immersion totale
  • La durée de vie
  • L'IA
  • Les différentes fins
  • La liberté

- Les moins

  • Quelques bugs et ralentissement en cours de partie
  • Certaines missions pas toujours évidentes