hp-logo En arrivant à la tête du groupe HP, après la démission rapide de Mark Hurd, lui-même empêtré dans une affaire de moeurs, Leo Apotheker avait promis du changement dans la gestion de la société et la fin de la politique de rigueur de son prédécesseur qui, selon lui, avait coupé les ailes de l'innovation du groupe.

Dans une grande présentation globale ( mais de fait peu précise ), le nouveau patron de HP avait mis l'accent sur les opportunités du cloud computing et de l'univers mobile ( via WebOS, ses smartphones et ses tablettes ) et promis de relancer les capacités créatives du groupe.

Cependant, entre le projet et la réalité du marché, le décalage semble s'être élargi. Dans un email envoyé à ses directeurs opérationnels à quelques jours de la présentation des résultats financiers trimestriels, Leo Apotheker reprend à son compte la politique austère du prédécesseur dont il affirmait pourtant vouloir se détacher.


Serrer la vis des dépenses

Il y indique que le groupe devrait connaître un trimestre difficile et demande aux directeurs de limiter au maximum les dépenses et de revoir les plans d'embauche. HP y est décrite comme en perte de vitesse au niveau des ventes et des profits ce trimestre, obligeant à couper les dépenses de tout ce qui n'entre pas dans le cadre de l'amélioration de la rentabilité.

Voilà qui est bien loin de sa promesse de relancer la branche Recherche & Développement du groupe, qui par essence est un poste gourmand et ne produisant des résultats qu'à moyen et long terme.

Le trimestre précédent, terminé fin janvier, avait été correct mais en-dessous des attentes des analystes. Le CEO du groupe avait alors pointé du doigt le ralentissement des ventes d'ordinateurs grand public mais le malaise pourrait être plus profond.

Ce courrier électronique dévoilé par Bloomberg n'a pas manqué d'inquiéter les marchés, le titre HP perdant 5% après sa diffusion.